Psychose est un film d'horreur américain en noir et blanc réalisé par Alfred Hitchcock
Psychose (Psycho) est un film d'horreur américain en noir et blanc réalisé par Alfred Hitchcock, sorti en 1960. C'est son 47e long métrage, inspiré par le roman de Robert Bloch Psycho et dont le scénario a été écrit par le jeune scénariste Joseph Stefano. La musique du film, elle aussi devenue célèbre, est composée par Bernard Herrmann.
Ce film majeur dans la filmographie d'Alfred Hitchcock est considéré comme un chef-d'œuvre1 du suspense et a élevé Anthony Perkins au rang de célébrité du cinéma. Il y interprète Norman Bates, un jeune homme perturbé, propriétaire d'une vieille demeure surplombant le motel dont il est également propriétaire, et où Marion Crane (Janet Leigh), une automobiliste en fuite, connaîtra un destin tragique dans une scène de douche passée à la postérité. Un détective privé (Martin Balsam), puis l'amant et la sœur de Marion (Vera Miles), se lanceront à sa recherche.
Suspense et horreur se conjuguent pour atteindre leur paroxysme au moment où le mystérieux meurtrier est finalement démasqué.
Psychose a fait l'objet de trois suites, toutes avec Anthony Perkins, réalisées en 1983, 1986 et 1990. En 1998, Gus Van Sant en a tourné un remake plan pour plan avec entre autres Vince Vaughn dans le rôle de Norman Bates et Julianne Moore dans celui de Lila Crane. La série Bates Motel évoque pour sa part l'enfance de Norman Bates.
Synopsis
En début d'après-midi d'un vendredi de décembre, Marion Crane et Sam Loomis se retrouvent à l'insu de leur entourage dans une chambre de l'Adam's Hotel, à Phoenix (Arizona). Divorcé, Sam doit verser une pension alimentaire à son ex-femme et aussi éponger les dettes de son père, alors qu'il ne possède qu'un petit commerce de quincaillerie. La situation financière des deux amants ne leur permet pas d'envisager le mariage : il ne peut garantir une vie suffisamment aisée à Marion, secrétaire, qui supporte de plus en plus mal cet amour cantonné à des rencontres furtives.
De retour au bureau, Marion assiste à une transaction immobilière entre un riche client texan, Tom Cassidy, et son patron, George Lowery, qui la charge de déposer à la banque 40 000 dollars. Rentrant chez elle au lieu de passer à la banque, elle fait ses valises et quitte la ville en voiture pour rejoindre Sam à Fairvale, avec l'argent qui lui avait été confié.
Ayant roulé plusieurs heures jusqu'après la tombée du jour, elle s’arrête sur le bas-côté pour passer la nuit dans son véhicule. Elle est réveillée par un policier qui contrôle ses papiers, lui rappelle qu'il est dangereux de dormir ainsi en bord de route et lui conseille à l'avenir de chercher un motel. Intrigué par la nervosité de la jeune femme, il relève le numéro d'immatriculation et décide de la filer. À l'étape suivante, Marion change de voiture, par prudence. Elle paie en espèces les 700 dollars demandés, surprenant le vendeur par son empressement. Elle remarque que son échange de véhicule est cependant observé de loin par le policier, ce qui rend son action inutile.
Ayant repris la route, elle roule de plus en plus nerveusement jusqu'à la nuit lorsque s'abat une orage torrentiel qui lui fait prendre une route secondaire par mégarde. Elle aperçoit alors un motel et décide de faire halte pour y passer la nuit. Marion est l'unique cliente du motel tenu par Norman Bates et sa mère. Marion décide de mentir sur son identité, et se présente comme Marie Samuels. Norman attribue à Marion une chambre voisine de son bureau, puis, manifestement sous le charme de la jeune femme, l'invite à partager avec lui un repas frugal puisqu'il n'y a pas de restaurant à proximité immédiate.
Marion, fatiguée par le stress et les kilomètres au volant, accepte. Norman la laisse seule, pour aller chercher de quoi manger dans la maison de sa mère qui se dresse en surplomb du motel. Marion, désormais seule avec le silence, entend clairement une conversation plutôt agitée : Norman se dispute avec sa mère qui voit d'un mauvais œil le tête-à-tête de son fils avec une femme. Revenant avec le repas, il lui demande d’excuser sa mère « qui est malade » et parle de lui, de son hobby, la taxidermie. Norman vit manifestement sous la coupe de sa mère, et cette discussion fait prendre conscience à Marion que sa propre fuite n'est pas une solution. Norman lui propose de rester encore un peu au motel, mais Marion refuse, et par mégarde, laisse échapper son véritable nom, sans même s'en rendre compte.
De retour dans sa chambre, Marion envisage de rembourser son patron, et se déshabille pour prendre une douche, pendant que Norman l'observe depuis son bureau par un minuscule trou percé dans la cloison. pratiqué dans le mur. Marion peut enfin se détendre après ces quelques jours remplis de stress, et est heureuse. Alors qu'elle est toujours sous sa douche, une mystérieuse vieille femme, dont la silhouette reste cachée durant toute la scène par l'ombre et par le rideau de douche, surgit dans la salle de bain et poignarde Marion à coups de couteau, avant de disparaître. Marion agonise quelques minutes, son sang se répandant dans la baignoire, elle s'accroche au rideau comme elle essaye de s'accrocher à la vie et finit par arracher le rideau de ses sangles et mourra aussitôt. Norman, horrifié, fait la découverte du meurtre, mais se reprend très vite, nettoie la douche et élimine avec soin les traces du crime et du passage de Marion. Il regroupe toutes les affaires de celle-ci, y compris, sans le savoir, l'argent volé dissimulé dans un journal. Il immerge ensuite la voiture de la jeune femme, avec le corps, dans un marais proche.
Quelques jours après le meurtre, Lila, préoccupée par le silence de sa sœur, contacte l'amant de celle-ci, Sam Loomis, que ne tarde pas à rencontrer aussi le détective privé, Arbogast, engagé par le patron pour retrouver ses 40 000 dollars. Arbogast, ayant mis hors de cause Sam et Lila dans la disparition de Marion et de l'argent, enquête systématiquement auprès des hôtels de la région. Au motel des Bates, les déclarations contradictoires de Norman le rendent soupçonneux. Le jeune homme lui cachant de toute évidence quelque chose, il lui demande de pouvoir rencontrer sa mère, ce qui lui est vigoureusement refusé.
Après avoir averti Lila, d'une cabine téléphonique, que le comportement de Bates l'intrigue, Arbogast revient sur place en se faufilant jusque dans la maison, pour interroger lui-même la mère.
L'enquêteur ne se doutant pas une seconde qu'elle n'est pas disposée à lui parler, monte les escaliers, vers sa chambre. La vieille femme ouvre la porte à la volée, alors qu'Arbogast n'a même pas atteint le palier. Il se fait poignarder à son tour par la vieille meurtrière, sans rien comprendre, sans avoir eu le temps de l'apercevoir. Il dévale les escaliers et s'écrase au sol, mort.
Lila et Sam attendent en vain un nouvel appel du détective et finissent par alerter la police locale. Le shérif Chambers les informe que madame Bates repose au cimetière depuis dix ans pour cause de suicide après avoir empoisonné son amant. Décidés à lever tous ces mystères, ils se présentent au motel de Norman comme clients pour y prendre une chambre. Alors que Sam accapare Norman et détourne son attention, Lila part en inspection dans la maison. Mais la conversation entre les deux jeunes hommes s'envenime, Norman s'impatiente et finit par se rendre compte que cela fait un moment qu'il n'a pas vu la jeune femme. Flairant le danger, il assomme Sam et fonce vers la maison. Lila le voit accourir et se réfugie dans la cave, où elle découvre le cadavre momifié de madame Bates installé sur une chaise. Des cris fusent, une vieille femme surgit dans la cave en brandissant un couteau pour tuer Lila. Sam, maîtrise la vieille femme en surgissant à son tour dans la cave et arrache en même temps une perruque et un déguisement de vieille femme, pour découvrir Norman Bates.
Au poste de police, un psychiatre, le docteur Richmond, explique longuement le trouble dissociatif de l'identité de Norman Bates. Il aime tellement sa mère qu'il se persuade qu'elle est là et qu'être épris d'un petit peu d'amour envers une autre femme rend sa mère jalouse, mais la double personnalité fait douter Norman de l'existence de lui ou de sa mère. La personnalité de sa mère domine celle de Norman et pour s'en convaincre, Norman va jusqu'à imiter sa voix, à créer des discussions entre lui et sa mère, il parle seul. Et le déguisement l'aide à se convaincre que sa mère existe. Norman est assis dans sa cellule et pense avec la voix de sa mère qu'il va sortir d'ici, que c'est Norman qui a tué la jeune femme. Norman laisse une mouche se promener sur ses mains, pour prouver qu'il ne lui ferait pas de mal, que ce n'était pas elle mais Norman. Norman est pris d'un rire féminin, comme s'il contrôlait la situation. A quelques kilomètres de là, on extrait du marais la voiture de Marion.
Fiche technique
- Titre original : Psycho
- Titre français : Psychose
- Réalisation : Alfred Hitchcock, assisté d'Hilton A. Green
- Scénario : Joseph Stefano, adapté d'un roman de Robert Bloch, inspiré de faits réels liés au tueur en série Ed Gein
- Direction artistique : Joseph Hurley et Robert Clatworthy
- Décors : George Milo
- Costumes : Helen Colvig
- Photographie : John L. Russell
- Son : Waldon O. Watson et William Russell
- Effets spéciaux : Clarence Champagne
- Montage : George Tomasini
- Musique : Bernard Herrmann
- Générique de début : Saul Bass
- Production : Alfred Hitchcock3
- Société de production : Shamley Production Inc.
- Société de distribution : Paramount Pictures
- Budget : 806 947 de dollars4
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : noir et blanc - 1,37:1 Tourné au ratio 1,66:1 et, à la demande du réalisateur, tiré en laboratoire au 1,37:1 pour la diffusion TV et au 1,85:1 pour la diffusion en salle - Mono (Westrex Recording System) - 35 mm
- Genres : Horreur, slasher, thriller
- Durée : 109 minutes
- Dates de tournage : 30 novembre 1959 au 1er février 19606
- Dates de sortie :
- États-Unis : 16 juin 1960
- France : 2 novembre 1960
- Box-office : 50 000 000 $
- Classement :
- France : Interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salle, mais interdit aux moins de 12 ans de nos jours.
- Québec : 13+
Distribution
- Anthony Perkins (VF : Michel François) : Norman Bates
- Janet Leigh (VF : Estelle Gérard) : Marion Crane
- Vera Miles (VF : Anne Carrère) : Lila Crane
- John Gavin (VF : Michel Gudin) : Sam Loomis
- Martin Balsam (VF : Claude Péran) : Milton Arbogast
- John McIntire (VF : Louis Arbessier) : Shériff Chambers
- Simon Oakland (VF : William Sabatier) : Docteur Richmond
- Patricia Hitchcock (VF : Renée Simonot) : Caroline, la secrétaire
- Vaughn Taylor (VF : Maurice Dorléac) : Mr Lowery
- Lurene Tuttle (VF : Henriette Marion) : Mme Chambers
- Frank Albertson (VF : Jean Clarieux) : Tom Cassidy
- Virginia Gregg (VF : Olga Nilza) : La voix de madame Bates
- John Anderson (VF : Lucien Bryonne) : Charlie
- Alfred Hitchcock (caméo) : Un piéton dans les rues de Phoenix
- Marli Renfro (en) : le mannequin qui a doublé Janet Leigh dans la scène de la douche
Production
Développement
Au moment de La Mort aux trousses en 1959, Alfred Hitchcock n'avait aucune idée de ce qu'allait être son prochain scénario. À la fin du tournage, au moment de la préparation de la post-production, le réalisateur lisait la rubrique « Livres » du New York Times pendant le week-end. Lui et son assistante, Peggy Robertson, virent une excellente critique de Boucher sur le livre Psycho de l'Américain Robert Bloch. Le metteur en scène demanda à Paramount Pictures un synopsis du livre, mais le studio n'en avait pas rédigé. En partant pour l'Angleterre, il vit à l'aéroport, sur les rayons, le livre Psycho, l'acheta et le lut dans l'avion. Il appela sa secrétaire de Londres pour dire : « Je tiens notre prochain sujet, Psycho. » L'agent de la MCA, Ned Brown, acheta les droits pour 9 000 dollars. Le réalisateur voulait le film en noir et blanc, parce que la couleur le rendrait trop sanglant, et qu'il coûterait ainsi moins d'un million de dollars en utilisant l'équipe d'Alfred Hitchcock présente
Evénements associés
Sources: wikipedia.org