Teatro Oficina

Teatro Oficina (nom complet Teat(r)o Oficina Uzyna Uzona) est l'un des collectifs théâtraux avant-gardistes les plus importants du Brésil, situé dans le quartier de Bixiga (Bela Vista) à São Paulo. Il est un symbole de la contre-culture brésilienne, du tropicalisme et du théâtre politique.

Fondation et origines

Le théâtre a été fondé en 1958 comme groupe amateur parmi les étudiants de la Faculté de Droit de l'Université de São Paulo (USP), dans le cadre du Centro Acadêmico XI de Agosto. Les fondateurs étaient des étudiants, dont le leader principal José Celso Martinez Corrêa (connu sous le nom de Zé Celso, 1937–2023), Renato Borghi, Amir Haddad et d'autres. Initialement un théâtre amateur, il s'est rapidement professionnalisé au début des années 1960.

Histoire et développement

Dans les années 1960, le théâtre s'est fait connaître par des mises en scène provocantes, comme O Rei da Vela (1967, d'après Oswald de Andrade) et Roda Viva (1968, Chico Buarque), critiquant la dictature militaire et provoquant des scandales. Après un incendie à la fin des années 1960, le bâtiment a été reconstruit, mais la vraie renaissance a eu lieu dans les années 1980–1990, lorsque l'architecte Lina Bo Bardi avec Edson Elito a créé l'espace iconique – une longue scène étroite « de rue » avec des tribunes abruptes des deux côtés, de grandes fenêtres et un toit coulissant. Le bâtiment a été inauguré en 1994 et nommé en 2015 par The Guardian comme le meilleur théâtre du monde en termes d'architecture.

Zé Celso a dirigé le théâtre jusqu'à sa mort en 2023. Son style était caractérisé par l'anthropophagie (« dévoration » des cultures selon le manifeste d'Oswald de Andrade), la nudité, les scènes orgiaques, la création collective et l'activisme politique.

Mises en scène célèbres et controverses

Parmi les plus célèbres : O Rei da Vela (manifeste du tropicalisme), Roda Viva (attaque des droites), Os Sertões (2002–2007, cycle immense d'après le roman d'Euclides da Cunha), Bacantes et Macumba Antropófaga. Le théâtre a souvent provoqué avec des scènes sexuelles ouvertes, la nudité et la critique du pouvoir, entraînant la censure sous la dictature.