Michel Rocard
- Date de naissance:
- 23.08.1930
- Date de décès:
- 02.07.2016
- Nom de jeune fille de la personne de:
- Michel Rocard
- Catégories:
- Politicien, Premier ministre
- Nationalité:
- français
- Cimetière:
- Réglez cimetière
Michel Rocard, né le 23 août 1930 à Courbevoie et mort le 2 juillet 2016 à Paris, est un homme politique français.
Militant socialiste à partir de 1949, il est le candidat du Parti socialiste unifié (PSU) à l'élection présidentielle de 1969, où il recueille 3,6 % des voix. Il rejoint leParti socialiste (PS) en 1974 et fait figure de rival de François Mitterrand en se voulant le dirigeant d'une « deuxième gauche », réformiste et anticommuniste.
Il occupe la fonction de Premier ministre de 1988 à 1991, à la tête d'un gouvernement d'ouverture, sous la présidence de François Mitterrand. Par la suite, il estpremier secrétaire du Parti socialiste (1993-1994), député européen (1994-2009) et sénateur (1995-1997). Il est ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique à partir de 2009.
Biographie
Famille
Michel Rocard est issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie, protestant du côté de sa mère, catholique de celui de son père — qui est cependant agnostique. Il est le fils d'Yves Rocard, membre de la Résistance, professeur et chercheur.
Marié à Vébron en 1954 avec Geneviève Poujol, il a deux enfants de ce lit : Sylvie (éducatrice) et Francis (astrophysicien). Divorcé, il se remarie en secondes noces en 1972 avec Michèle Legendre (1941-2010), dont il a aussi deux enfants : Loïc (né en 1974, polytechnicien, conseiller du premier ministre Manuel Valls3) et Olivier ; puis en troisièmes noces le 20 avril 2002 avec Sylvie Pélissier. Il est également apparenté à l'actrice Pascale Rocard, qui est sa petite-cousine.
Formation
Michel Rocard passe par le scoutisme unioniste où il exerce des responsabilités trois ans comme chef de troupe adjoint et trois ans comme chef de troupe (ayant d'ailleurs Lionel Jospin comme éclaireur). Il porte alors le « totem » (surnom scout) d'« Hamster érudit ».
Il obtient en 1946 son baccalauréat scientifique mention assez bien grâce à ses bonnes notes dans les matières littéraires. Inscrit en hypokhâgne, licencié ès lettres, il comprend qu'il n'a pas les dons en sciences de son père qui le destine pourtant à une carrière scientifique comme la sienne. Il décide de se détourner de cette voie, ce qui provoque un conflit familial, et entre en 1947 à l'Institut d'études politiques de Paris où il rencontre notamment Jacques Andréani, Jacques Chirac, Robert Pandraud7. Son père l'envoie les deux étés de 1946 et 1947 en Angleterre, ce qui lui permet de devenir bilingue. Pour subvenir à ses frais d'études, son père le fait engager pendant deux ans comme tourneur-fraiseur dans son laboratoire de physique de l'École normale supérieure où il a pour contremaître un militant politique et syndical qui l'initie à l'histoire de la gauche. C'est avant tout pour militer en faveur de l'Europe qu'il adhère en 1949 aux Étudiants Socialistes SFIO où il essaie d'attirer en vain le jeune Jacques Chirac. Entre 1953 et 1955, il est secrétaire national des étudiants socialistes sous le nom de Michel Servet, hérétique protestant. Il entre à l’ENA en 1956 (promotion 18-Juin), dont il sort en 1958.
Entrée au PSU et guerre d'Algérie
Alors que se déclare la guerre d'Algérie, il rejoint les socialistes en rupture avec Guy Mollet à propos de la politique algérienne. Il adhère au Parti socialiste autonome (PSA) dès sa création par Édouard Depreux et Alain Savary12. « Pendant plus d'un siècle, la France a prétendu mener en Algérie la politique dite de l'assimilation, qui seule justifiait l'intégration de l'Algérie dans le territoire de la République. En fait, cette politique fut proclamée et jamais appliquée », écrivait Michel Rocard dans un rapport rédigé en 1957.
« L'égalité de tous les citoyens devant la loi, qui est le principe de base de notre Constitution, n'a jamais été pratiquée. L'égalité des devoirs existait, et notamment l'impôt du sang, mais point d'égalité des droits », ajoutait-il, avant de constater que « sévissait durement une mentalité proche de la ségrégation raciale qui interdisait aux musulmans, sauf exception, l'accès aux fonctions de responsabilités, même mineures, dans leur propre pays ».
Michel Debré (Premier ministre) tente de le révoquer mais en vain, quand le rapport est publié dans la presse en 1959.
En 1960, il participe à la fondation du Parti socialiste unifié (PSU) — fusion du PSA et de l'Union de la gauche socialiste (UGS, chrétiens de gauche) auxquels s'ajoutent d'anciens communistes dissidents —, rejoint en 1961 par Pierre Mendès France.
Premières responsabilités
Michel Rocard est nommé inspecteur des Finances en 1958, puis secrétaire général de la Commission des comptes et des budgets économiques de la nation en 1965. Remarqué lors des Rencontres de Grenoble en 1966, il devient secrétaire général du PSU en 1967. Michel Rocard prend, à partir de 1953 le pseudonyme de « Georges Servet » (du nom d'un hérétique protestant, Michel Servet) et c’est sous ce nom qu'il est connu au PSU avant 1967. Il partage également le nom de plume « Jacques Malterre » avec Hubert Prévot15. En Mai 68, il joue un certain rôle car l’UNEF, le principal syndicat étudiant, est contrôlée par les étudiants du PSU dont faisait notamment partie Jacques Sauvageot, alors vice-président de l’UNEF. Il accompagne Pierre Mendès France au meeting de Charlety.
Après la défaite du général de Gaulle lors du référendum du 27 avril 1969, Michel Rocard en appelle à « un pouvoir de transition vers le socialisme ». Il se présente à l’élection présidentielle de 1969, où il recueille un score de 3,61 % des suffrages exprimés — le meilleur score obtenu par le PSU depuis sa création —, le candidat socialiste Gaston Defferre, allié à Pierre Mendès France, n’obtenant que 5 %. Il se présente à l'élection législative partielle de juin 1969 dans la 4e circonscription des Yvelines, et bat le Premier ministre sortant Maurice Couve de Murville. Il perd ce siège en 1973. Il critique le Programme commun adopté par le PS et le PCF, estimant que ces partis « ont choisi de ne pas […] proposer un programme socialiste ».
D'un point de vue économique, Michel Rocard vante alors les vertus de l'autogestion yougoslave : « La performance économique de la Yougoslavie autogestionnaire est en termes globaux une des plus remarquables du monde entier ». Il soutient encore cette idée en 2009 en prenant ses distances vis-à-vis du modèle historique de l'État yougoslave.
Lors de la campagne présidentielle d'avril-mai 1974, il soutient François Mitterrand, mais en octobre, lorsqu’il propose au PSU de rejoindre le PS, il est mis en minorité (40 %). Il quitte alors le PSU et participe aux Assises pour le Socialisme (12-13 octobre 1974) qui préparent l’entrée au PS des minoritaires du PSU et de certains militants proches de la CFDT comme Jacques Chérèque. Son entrée au Parti socialistedate de décembre 1974. Il devient membre du bureau exécutif en février 1975 et secrétaire national chargé du secteur public. Il est élu maire de Conflans-Sainte-Honorine en 1977, à la tête d’une liste d’Union de la gauche. Il reconquiert le siège de député de la circonscription de Conflans aux législatives de 1978. Le 19 octobre 1980, il annonce sa candidature à la candidature du PS pour la présidentielle de 1981, mais la retire le 8 novembre suivant, lorsque François Mitterrand annonce la sienne. L'antagonisme qui couvait entre les deux hommes depuis au moins 1977 dure jusqu'à la mort de Mitterrand en 1996.
Le « rocardisme »
La fin des années 1970 marque l’avènement du rocardisme, du courant rocardien au sein du Parti socialiste qui affiche une tendance décentralisatrice (congrès de Nantes, 1977), puis ouvertement hostile aux nationalisations intégrales (à 100 %) préparées par les mitterrandistes (congrès de Metz, 1979). Il profite du procès contre des membres du FLB, durant lequel il témoigne en faveur des accusés, en novembre 1979, pour justifier ses appels à la décentralisation : « Je sens profondément que ce mouvement centralisateur, commencé par Philippe le Bel, doit s'arrêter ». La popularité de Michel Rocard dans les sondages a toujours été élevée, ce qui le place à partir de 1978 parmi les probables présidentiables et fait de lui une figure incontournable du paysage politique français. En s’opposant aux « nationalisations à outrance » et en acceptant l’économie de marché, le rocardisme se retrouve à l’opposé des positions défendues par le Parti communiste dans les négociations du Programme commun. Les rocardiens se réclament souvent de la pensée de Pierre Mendès France lorsqu’ils prônent une politique économique « réaliste » et une culture de gouvernement.
Entrée au gouvernement
Maire de Conflans-Sainte-Honorine de 1977 à 1994, il devient ministre d'État, ministre du Plan et de l'Aménagement du territoire dans les deux premiers gouvernementsPierre Mauroy, du 22 mai 1981 au 23 mars 1983.
Son action pendant ces années-là est notamment marquée par la loi du 29 juillet 1982 dont il est à l'origine, qui établit les contrats de plan État-Région.
Il est ensuite nommé ministre de l'Agriculture dans le gouvernement Pierre Mauroy III, fonction que Michel Rocard conserve dans le gouvernement Laurent Fabius. Opposé à l’instauration du mode de scrutin proportionnel pour les élections législatives de 1986, il démissionne de son poste le 4 avril 1985.
Premier ministre
Il est nommé Premier ministre, le 10 mai 1988, au début du second septennat de François Mitterrand. Peu avant sa nomination à Matignon, ce dernier avait déclaré à Ambroise Roux : « Je vais le nommer puisque les Français semblent en vouloir […] Mais vous verrez, au bout de dix-huit mois, on verra au travers ». Les résultats des élections législatives de juin 1988 entraînent la formation d'un second gouvernement Michel Rocard.
Économie
Michel Rocard arrive au pouvoir dans une période de croissance économique (3,8 % en 1988) au moment où un dollar faible aide l'industrie exportatrice française. Il bénéficie du fait de la progressivité de l'impôt de recettes fiscales exceptionnelles.
Il instaure le revenu minimum d'insertion (RMI) le 12 octobre 1988, l’un des rares projets de loi votés à l'Assemblée à l'unanimité qui présenté comme une assistance temporaire pour aider les chômeurs en fin de droits à se réinsérer deviendra un véritable revenu à long terme. L'absence de projet d'insertion et d'encadrement prévu à cet effet permit très rapidement à ses détracteurs de dire que du sigle RMI, le « I » d'insertion était « jeté aux oubliettes ». Selon ceux-ci, le prétexte de la réinsertion était le motif nécessaire pour faire passer la loi, alors que ses promoteurs n'ignoraient pas que l'administration n'avait aucunement les moyens de suivre les bénéficiaires et de leur proposer des « projets d'insertion ».
Malgré les rentrées fiscales importantes dont il bénéficie, il fait adopter par l’Assemblée le 19 novembre 1990 la loi sur la Contribution sociale généralisée (CSG), nouvel impôt prélevé à la source dont l'assiette est constituée de tous les revenus, qu'ils proviennent du travail ou du patrimoine. Par la suite, le montant de la CSG s'est accru jusqu'à représenter en 2010 le double du produit de l'impôt sur le revenu, soit 6 % du revenu national.
Michel Rocard est l'instigateur en 1991 du premier « livre blanc sur les retraites », un diagnostic général de l'état des finances qui soulignait la nécessité de modifier le système de retraites existant alors. Par la suite, il conseillera le rapprochement du régime des fonctionnaires sur celui du privé, mais restera opposé à l'augmentation de l'âge de la retraite au-delà de 60 ans « pour des raisons tactiques ». Selon lui, la réforme des retraites en France en 2010 permet de « gagner un répit de dix ans sur le plan comptable » sans résoudre le fond du problème : « Le problème des retraites reste devant nous. »
Immigration
Dans un article du Monde, en 1996, puis au 70e anniversaire de la Cimade, en 2009, Michel Rocard se plaignit de ce que les médias et les politiques tronquaient, en la citant sous la forme « La France ne peut accueillir toute la misère du monde », une phrase de lui dont la teneur exacte était, selon lui : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre fidèlement sa part ».
D'après un article de Thomas Deltombe, Michel Rocard a bel et bien prononcé la version courte de la phrase, au moins à deux reprises : le 3 décembre 1989, à l'émission 7 sur 736, et le 7 janvier 1990, devant des élus socialistes originaires du Maghreb. Dans les deux cas, il s'agit de justifier une politique anti-immigrationniste. (« Aujourd'hui je le dis clairement la France n'est plus, ne peut plus être, une terre d'immigration. Je l'ai déjà dit et je le réaffirme : "nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde" », dit Michel Rocard dans l'allocution du 7 janvier 1990.) Ce n'est que le 4 juillet 1993, à une nouvelle émission de 7 sur 7, que Michel Rocard, qui cherche à se distancier de la droite revenue au pouvoir et à qui l'animatrice rappelle sa phrase célèbre, donne à sa position une forme moins absolue. Dans cette nouvelle version, il ne dit d'ailleurs pas que la France doive prendre une part de la misère du monde, mais seulement traiter le mieux possible la part qu'elle en a déjà : « laissez-moi lui ajouter son complément, à cette phrase : je maintiens que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. La part qu’elle en a, elle prend la responsabilité de la traiter le mieux possible. Mais à partir de là, ce n’est pas non plus une raison pour que la France se charge de toutes les xénophobies du monde. ».
Nouvelle-Calédonie
Le 26 juin 1988, Michel Rocard fait signer les accords de Matignon entérinant les droits de la Nouvelle-Calédonie à l’autodétermination et mettant fin aux violences sur l’île. Cette action pour la pacification de la Nouvelle-Calédonie est, selon lui, ce qu'il a fait de mieux au gouvernement, mais c'est aussi l'action pour laquelle il dit avoir subi les pires attaques.
Plan national de renseignement
Avec son conseiller à la sécurité Rémy Pautrat, auparavant directeur de la DST, il lance le Comité interministériel du renseignement (CIR) et un Plan national de renseignement visant à ce que Matignon prenne une part active dans l'orientation générale de la recherche des services en France plutôt que la laisser à la seule initiative de ces derniers.
Premier secrétaire du Parti socialiste
Le 15 mai 1991, François Mitterrand, avec qui sa mésentente est alors de notoriété publique, lui demande de démissionner de sa fonction de Premier ministre et le remplace à ce poste par Édith Cresson.
En février 1993, alors que le Parti socialiste est promis par les sondages à une déroute électorale aux élections législatives de mars, Michel Rocard plaide pour une rénovation du PS, en affirmant que la gauche française a besoin d'un « big bang » : l'expression attire l'attention des médias, qui voient là l'émergence d'une possible alternance de gauche au mitterrandisme. Lors du scrutin législatif, au cours duquel les socialistes sont lourdement défaits, Michel Rocard est lui-même battu dans sa circonscription des Yvelines par Pierre Cardo, maire UDF de Chanteloup-les-Vignes ; malgré cet échec personnel, il devient en octobre de la même année premier secrétaire du PS — le premier à être élu par les délégués au congrès national. Il remanie profondément les institutions dirigeantes du parti, donnant notamment son autonomie au MJS.
Il choisit d'être tête de liste aux élections européennes de juin 1994, lors desquelles il doit subir la concurrence de la liste radicale de Bernard Tapie, soutenue discrètement par François Mitterrand. À la suite du mauvais score de sa liste (14,5 %), une coalition Emmanuelli-Fabius le met en minorité au conseil national du PS et il doit démissionner de son poste de premier secrétaire le 19 juin 1994, remplacé par Henri Emmanuelli qui convoque dans l'urgence un congrès à Liévin.
Revenant sur cet épisode, il déclare qu'avoir accepté le poste de premier secrétaire est « la faute de [sa] carrière ». Michel Rocard doit alors abandonner l'idée d'une deuxième candidature présidentielle que les médias lui prêtent depuis 1981. Il est élu sénateur des Yvelines le 24 septembre 1995.
Implication dans l'Union européenne
Il démissionne de son mandat de sénateur en 1997, car le Premier ministre Lionel Jospin lui a demandé de choisir entre le Sénat et le Parlement européen, où il siège de 1994 à 2009, et où il s'illustre par son opposition aux brevets logiciels dans l'Union européenne. Il occupe plusieurs fonctions au Parlement européen en présidant les commissions de la coopération et du développement (1997-1999), puis de l'emploi et des affaires sociales (1999-2002) et enfin de la culture (2002-2004).
En 2005, il conduit la délégation d’observateurs européens pour assurer le bon déroulement de l'élection présidentielle en Palestine.
Au lendemain de la victoire du « non » au référendum européen du 29 mai 2005, alors que le Parti socialiste est en crise, Michel Rocard marque, à travers plusieurs entretiens, son opposition à Laurent Fabiuset aux courants les plus à gauche du PS, en fustigeant notamment le « Nouveau Parti socialiste » d'Arnaud Montebourg. Il s'en prend également à l'association altermondialiste ATTAC (« monument de bêtise économique et politique », selon l’ancien Premier ministre). Il marque cependant sa curiosité pour le courant « Utopia »[réf. nécessaire].
Michel Rocard est un fervent défenseur de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Il a d'ailleurs écrit un plaidoyer concernant ce sujet : selon lui, « la Turquie est un enjeu stratégique » et « une vraie chance pour l'Europe ». Il met en avant les arguments liés à l'accès aux routes énergétiques, une plate-forme de paix dans le Caucase, les Balkans et le Proche-Orient, une économie de marché en plein essor et une nation démocratique et laïque : « La Turquie représente une démocratie chrétienne à la mode musulmane à la fois économiquement libérale et conservatrice sur le plan des mœurs ». Selon Pascal Gauchon, l'ensemble des analyses de Michel Rocard concernant le « tropisme européen » de l'AKP de Recep Tayyip Erdoğan seront démenties par la réalité.
Dans un livre en forme de dialogue avec l'ancien commissaire européen Frits Bolkestein publié en 2006, Michel Rocard va jusqu'à estimer que « viendra un jour où on débaptisera l'Union européenne, parce que, comme Français, je suis obligé de vous dire que quand l'Algérie sera là, nous serons plus tranquilles ».
Toujours engagé dans la construction européenne, il publie, en septembre 2008, Notre Europe, avec Nicole Gnesotto.
Affiliations
Michel Rocard fut membre de l'International Advisory Board du conseil des relations étrangères de 1999 à 2004, et administrateur du think tank (laboratoire d'idées) « Les Amis de l'Europe ». Il est, avecDominique Strauss-Kahn et Pierre Moscovici, cofondateur de l'association À gauche, en Europe. Il préside le conseil d'orientation scientifique de la fondation Terra Nova depuis sa création, en 2008.
Michel Rocard compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique, association qui réfléchit aux transformations urgentes qu'imposent les désordres actuels dans le monde.
Michel Rocard est membre du Comité de soutien de l’Association Primo Levi (Soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique).
Il est membre du Comité d’honneur de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité).
Fin de carrière
Un mois avant le premier tour de l'élection présidentielle de 2007, il tente en vain de convaincre Ségolène Royal de se désister en sa faveur, pensant pouvoir éviter la défaite de la gauche. Il reçoit de la candidate une mission numérique chargée d'établir un rapport-programme, qui sera publié sous le titre République 2.0 - Vers une société de la connaissance ouverte, et se prononce dans Le Monde le 13 avril 2007, neuf jours avant le premier tour, pour un accord Royal-Bayrou. L'année suivante, soutien deBertrand Delanoë au congrès de Reims, il menace de quitter le Parti socialiste en cas de victoire de Ségolène Royal, qui perd finalement face à Martine Aubry.
Il démissionne du Parlement européen à la fin du mois de janvier 2009, mettant fin à sa carrière d'élu politique après quinze années de présence au Parlement européen et quarante ans après son premier mandat d'élu. Le lendemain de cette annonce, il est salué par une ovation des députés du Parlement européen.
Membre, en août 2007, de la « commission Pochard », sur la condition enseignante et le statut des enseignants, voulue par Nicolas Sarkozy et lancée par le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, il en démissionne le 31 janvier 2008, à la suite du titre d'une interview au Figaro qu'il juge « mensonger ».
Le 18 mars 2009, Nicolas Sarkozy le nomme ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. En juillet 2009, il préside à la demande du gouvernement français une conférence d'experts sur l'institution d'une Contribution climat énergie et remet son rapport le 28 juillet 200962 dans lequel il préconise une taxe carbone de 32 euros par tonne de CO2.
Avec Alain Juppé, il copréside la commission chargée de réfléchir à la mise en œuvre d'un grand emprunt national, installée le 26 août 2009 par Nicolas Sarkozy. Avec l'ancien Premier ministre chiraquien, il prend position le 14 octobre 2009 pour un désarmement nucléaire mondial. Aux côtés d'Alain Juppé, il propose de supprimer la dissuasion nucléaire française.
Il publie, en janvier 2013, avec l'économiste Pierre Larrouturou, un essai alarmiste sur la crise, prédisant la fin de la croissance.
Le 7 février 2013, il exprime ses réserves sur le projet de loi autorisant le mariage homosexuel, estimant que le PACS « aurait pu suffire ». Par la suite, il se montre très critique envers la politique économique de François Hollande, qu'il appelle à ne pas se représenter en 2017.
Michel Rocard est victime d'une hémorragie cérébrale en Inde en 2007 et se déclare guéri du cancer en 2015. Il meurt le 2 juillet 2016 à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, à Paris, à l'âge de 85 ans.
Détail des mandats et fonctions politiques
Fonctions gouvernementales
- Du 22 mai 1981 au 23 mars 1983 : ministre d'État, ministre du Plan et de l'Aménagement du territoire (gouvernements Pierre Mauroy I et II)
- Du 23 mars 1983 au 4 avril 1985 : ministre de l'Agriculture (gouvernements Pierre Mauroy III et Laurent Fabius)
- Du 10 mai 1988 au 15 mai 1991 : Premier ministre (gouvernements Michel Rocard I et II)
- Du 18 mars 2009 au 2 juillet 2016 : ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique
Mandats parlementaires
- Du 26 octobre 1969 au 1er avril 1973 : député non-inscrit de la 4e circonscription des Yvelines (battu)
- Du 3 avril 1978 au 24 juillet 1981 : député socialiste de la 7e circonscription des Yvelines (nommé ministre)
- Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988 : député socialiste du seul département des Yvelines
- Du 23 juin 1988 au 23 juillet 1988 : député socialiste de la 7e circonscription des Yvelines (nommé Premier ministre)
- De 19 juillet 1994 au 31 janvier 200943 : député européen (PSE), élu dans la circonscription Sud-Est
- Du 2 octobre 1995 au 18 novembre 1997 : sénateur SOC des Yvelines (démissionne pour cause de cumul des mandats)
Mandats locaux
- De 1977 à 1994 : maire, puis conseiller municipal (de 1994 à 2001) de Conflans-Sainte-Honorine
- De 1978 à 1988 : conseiller régional d'Île-de-France
Fonctions au Parti socialiste unifié (PSU)
- Du 25 juin 1967 au 26 novembre 1973 : secrétaire national
Fonctions au Parti socialiste (PS)
- Du 3 avril 1993 au 24 octobre 1993 : président de la direction provisoire
- Du 24 octobre 1993 au 19 juin 1994 : premier secrétaire
- De 1994 à 1997 : membre du bureau national
- Invité permanent du bureau national
Distinctions honorifiques
Décorations officielles
- Grand-croix de l'ordre national de la Légion d'honneur (le 14 juillet 201573), grand officier, en 2008 en tant que Premier ministre .
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite (1988) en tant que Premier ministre.
- Commandeur de l'Ordre du Mérite agricole
- Officier honoraire de l'Ordre national du Québec (2000) pour avoir « contribué de façon remarquable au développement du rôle international du Québec et au maintien des liens privilégiés entre les deux gouvernements ».
- Commandeur de l'Ordre de l'Honneur (Grèce)
- Compagnon honoraire de l'Ordre d'Australie (1992)
Autres distinctions
- Doctorat honorifique de l'Université Laval (Québec, Canada), décerné le 9 juin 2013
- Prix « Doha Capitale Culturelle Arabe » décerné par l’Ambassade du Qatar en France
Sources: wikipedia.org
Pas de lieux
Nom | Lien | Description | ||
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1 | Yves Rocard | Père | ||
2 | Jean Rochefort | Collègue | ||
3 | François Mitterrand | Familier |
Aucun événement fixés