Che Guevara
- Date de naissance:
- 14.06.1928
- Date de décès:
- 09.10.1967
- Nom de jeune fille de la personne de:
- Ernesto Guevara
- Noms supplémentaires:
- Che Guevara, Ernesto Če Gevara, Че Гевара, Ernesto Rafael Guevara Lynch de la Serna, Če Gevara, Тэтэ, ЧЕ, Эрнесто Рафаэль Гевара Линч де ла Серна, , Komandante, Эрнесто Рафаэль Гевара Л
- Catégories:
- Communiste, Le héros national, Médecin, Médecin, Revolutionär, Soldat
- Nationalité:
- irlandais, argentin
- Cimetière:
- Bolivia Farm Burial Ground, Reitz
Ernesto Guevara (né le 14 juin 1928 à Rosario de Santa Fe, Argentine – mort le 9 octobre 1967à La Higuera, Bolivie), plus connu sous le nom de Che Guevara ou le Che (prononcé communément /(t)ʃe.ɡe.va.ra/ en français et /t͡ʃe.ɡeˈβa.ɾa/ en espagnol), est un révolutionnairemarxiste et internationaliste ainsi qu'un homme politique d'Amérique latine. Il a notamment été un dirigeant de la révolution cubaine, qu'il a théorisée et tenté d'exporter vers d'autres pays.
Alors qu'il est jeune étudiant en médecine, Guevara voyage à travers l'Amérique latine, ce qui le met en contact direct avec la pauvreté dans laquelle vit une grande partie de la population. Son expérience et ses observations l'amènent à la conclusion que les inégalités socioéconomiques ne peuvent être abolies que par la révolution. Il décide alors d'intensifier son étude du marxisme et de voyager au Guatemala afin d'apprendre des réformes entreprises par le président Jacobo Arbenz Guzmán, renversé quelques mois plus tard par un coup d'État appuyé par la CIA. Peu après, Guevara rejoint le mouvement du 26 juillet, un groupe révolutionnaire dirigé par Fidel Castro. Après plus de deux ans de guérilla durant laquelle Guevara devient commandant, ce groupe prend le pouvoir à Cuba en renversant le dictateur Fulgencio Batista en 1959.
Dans les mois qui suivent, Guevara est désigné procureur d'un tribunal révolutionnaire qui exécute plus d'une centaine de policiers et militaires du régime précédent jugés coupables de crimes de guerre, puis il crée des camps de « travail et de rééducation ». Il occupe ensuite plusieurs postes importants dans le gouvernement cubain qui écarte les démocrates, réussissant à influencer le passage de Cuba à une économie du même type que celle de l'URSS, et à un rapprochement politique avec le Bloc de l'Est, mais échouant dans l'industrialisation du pays en tant que ministre. Guevara écrit pendant ce temps plusieurs ouvrages théoriques sur la révolution et la guérilla.
En 1965, après avoir dénoncé l'exploitation du tiers monde par les deux blocs de la guerre froide, il disparaît de la vie politique et quitte Cuba avec l'intention d'étendre la révolution. Il se rend d'abord au Congo-Léopoldville, sans succès, puis en Bolivie où il est capturé et exécuté sommairementpar l'armée bolivienne entraînée et guidée par la CIA.
Après sa mort, Che Guevara devient une icône pour des mouvements révolutionnaires du monde entier, mais demeure toujours l'objet de controverses entre historiens, notamment à cause de témoignages sur de possibles exécutions d'innocents. Un portrait de Che Guevara réalisé parAlberto Korda est considéré comme l'une des photographies les plus célèbres au monde.
Jeunesse
Ernesto Guevara de la Serna naît le 14 juin 1928 à Rosario, Argentine, de Ernesto Guevara Lynch et Celia de La Serna tous deux d'ascendance irlandaise et espagnole noble. Beaucoup d'éléments indiquent cependant que sa date de naissance officielle ait été reculée d'un mois pour éviter un scandale, car trop proche du mariage. C'est-à-dire que le Che Guevara serait né le 14 mai 1928. Ses parents sont de lignée aristocratique mais vivent comme une famille de classe moyenne, avec un penchant pour des idées de gauche non autoritaristes, s'opposant notamment à Perón et à Hitler. La tante d'Ernesto, qui a élevé sa mère à la mort prématurée de leurs parents, est communiste.
Aîné de cinq enfants, il vit d'abord à Córdoba, la seconde ville du pays. Dès l'âge de trois ans, il apprend le jeu d'échecs auprès de son père et commence à participer à des tournois dès 12 ans. Sa mère lui enseigne le français qu'il parlera couramment. Ernesto Guevara de la Serna se fait rapidement connaître pour ses opinions radicales même à un âge pourtant précoce. Il voudrait être un des soldats deFrancisco Pizarro dans sa soif d'aventure.
Toute sa vie, il subit de violentes crises d’asthme, qui l'accablent dès l'enfance. Il affronte cette maladie et travaille afin de devenir un athlète accompli. Malgré l'opposition de son père, il devient joueur de rugby. Il gagne le surnom de « fuser », (une contraction de furibundo (« furibond ») et du nom de famille de sa mère, « Serna ») à cause de son style de jeu agressif. Durant son adolescence, il met à profit les périodes de repos forcés de ses crises d'asthme pour étudier la poésie et la littérature, depuis Pablo Neruda en passant par Jack London, Emilio Salgari et Jules Verne, jusqu'à des essais sur la sexualité deSigmund Freud ou des traités sur la philosophie sociale de Bertrand Russell. Il écrit des poèmes (parfois parodiques) tout au long de sa vie comme cela est courant chez les Latino-américains de son éducation. Il développe également un grand intérêt pour la photographie.
En 1948, il entreprend des études de médecine à Buenos Aires. Il joue alors quelques mois au San Isidro Club, équipe de rugby de première division, qu'il doit quitter à cause de son père qui trouve ce niveau de jeu dangereux pour un asthmatique, et joue ensuite dans des équipes de moindre niveau. Pendant cette période, il songe à se marier avec une fille de la haute société argentine et à s'établir, mais il ne peut mener ce projet à bien à cause de l'opposition de la famille de cette dernière, de sa propre personnalité déjà jugée anticonformiste, et de son désir grandissant de voyages et de découvertes.
Ministre de l'Industrie et théoricien
Che Guevara et sa femme Aleida, 1961.
Guevara devient le 23 février 1961 ministre de l'Industrie, et s'attelle à transformer l'économie capitaliste agraire de Cuba en économie socialiste industrielle de type soviétique. Il est l'un des participants actifs aux nombreuses réformes économiques et sociales mises en place par le gouvernement. Le Che devient alors célèbre dans le monde pour ses attaques enflammées contre la politique étrangère des États-Unis en Afrique, en Asie (guerre du Viêt Nam), mais surtout en Amérique latine, tandis qu'il développe avec Régis Debray la théorie du foco, mettant l'accent sur la guérilla rurale.
Pendant cette période, il définit la politique cubaine et sa propre opinion dans de nombreux discours, articles, lettres et essais. Dans La Guerre de guérilla (1961), il promeut la réédition dans d'autres pays de la révolution cubaine, préconisant de commencer la rébellion par de petits groupes (foco) de guérillas rurales, sans avoir besoin de créer auparavant des organisations de masse (conformément, notamment, à la stratégie trotskyste), pour créer les conditions d'une révolution. Il pense en effet qu'un petit groupe d'hommes peut, en entamant lalutte armée contre un gouvernement non élu, générer par lui-même un sentiment révolutionnaire dans la population, permettant ainsi de passer progressivement de la guérilla à la guerre révolutionnaire de masse. Cependant ce modèle de « révolution à la cubaine » en Bolivie, avec l'Armée de libération nationale (ELN) et ailleurs sera un échec à cause, selon certains, de son manque de soutien populaire.
Dès 1964, une guérilla guévariste est initiée à Salta, en Argentine. Son chef est Jorge Ricardo Masetti, un ami très proche du Che et ancien journaliste rencontré à l'époque de la Sierra Maestra. Sous les ordres du Comandante Segundo (Masetti), la guérilla de Salta entre en action en mars 1964 mais dès juillet, le Che est informé du démantèlement de l'Ejército Guerrillero del Pueblo (EGP), tous ses membres, sauf deux ou trois (dont Masetti), ayant été capturés, morts ou vifs. D'aucuns affirment que la stratégie foquiste avait fonctionné à Cuba parce que la population voulait se débarrasser de Batista et parce que les fondations d'une révolution avaient déjà été jetées par d'autres tel que Frank País (assassiné en 1957). Bien des années plus tard, d'ex-guérilleros Tupamaros, tel Jorge Torres, attaqueront durement le mythe de la Révolution cubaine transmis par le Che, qui faisait l'impasse sur les opérations réelles de guérilla urbaine qui eurent lieu à Cuba (par exemple autour du leader Frank País), et sans lesquelles la Révolution n'aurait pas été possible. Selon le guérillero argentin des Montoneros, Pablo Giussani, ce mythe aurait ainsi causé des milliers de morts en Amérique latine, poussant de nombreux militants à s'engager dans une guérilla rurale sans s'impliquer davantage dans les villes. Il est vrai que les Montoneros privilégiaient une guérilla urbaine... pas plus efficace. En outre, le guérillero cubain Alberto Castellanos, "garde du corps" et proche du Che intégré dans la guérilla de Salta pour préparer la venue de Guevara, jugea au contraire le réseau urbain "assez bon".
Son essai Le Socialisme et l'homme à Cuba (1965) avance le besoin d'un « homme nouveau » (hombre nuevo) en conjonction avec « l'État socialiste »: la transformation des rapports sociaux de production, ou de l'économie, doit être accompagnée d'une révolution personnelle et éthique. L'apport de l'activité individuelle à la société, en plus de son activité rémunérée, se transforme en une valeur exemplaire, source de solidarité. Pour le Che, la société communiste idéale n'est pas possible sans que le peuple n'évolue en cet « homme nouveau ». L’État socialiste n'est selon lui qu'une première phase nécessaire destinée à être dépassée par une société d'égaux sans gouvernements ni États (ce qui est, sur ce point, tout à fait conforme avec la vision orthodoxe du marxisme sur lafin de l'histoire). Toute société qui fonctionne uniquement sur la récompense matérielle, que ce soit une économie socialiste soviétique ou capitaliste serait ainsi vouée à l'échec.
Che Guevara, sa fille Hilda, 1961.
En tant que ministre, Che Guevara s'emploie à démontrer par ses actes exemplaires ce que doit être cet « homme nouveau ». Il passe régulièrement ses week-ends et soirées au travail volontaire, que ce soit dans les usines de textiles, sur les ports ou à la récolte de la canne à sucre, afin de garder un contact direct entre le peuple et ses dirigeants.
Il fut cependant confronté à de nombreuses difficultés dans ses tâches de réforme. L'économie cubaine est souvent archaïque et décousue, peu encline à une rationalisation des moyens de production. Guevara fait de la lutte contre la bureaucratie naissante une de ses priorités. Par ailleurs, le matériel envoyé par le bloc soviétique est souvent de mauvaise qualité ou obsolète. C'est à ce moment que Guevara commence à perdre la foi envers le modèle soviétique etstalinien qui l'animait depuis le Guatemala, pour développer sa propre vision du communisme.
Che Guevara fut aussi connu pour son austérité personnelle, ses habitudes simples, bien que vivant dans les quartiers privés de la capitale. Il déteste tout favoritisme lié au rang (comme c'était déjà le cas lors de la guérilla). Il refuse ainsi une augmentation de salaire lorsqu'il est nommé ministre, préférant garder sa paye de « commandante » de l'armée. Cette austérité se manifeste aussi par un mépris des richesses démontré à de nombreuses reprises. Ainsi, lors d'un dîner avec des responsables politiques en URSS, le repas étant servi dans de la porcelaine de valeur, le Che demande sarcastiquement à ses hôtes: « Est-ce de cette façon que vit le prolétariat en Russie ? » Certains le perçoivent ainsi comme le modèle à la fois austère et « glamour » de l'« homme nouveau ».
Lors du débarquement de la baie des Cochons en avril 1961, il organise la défense de la province de Pinar del Rio, partie de l'île la plus sensible avec La Havane. Ne participant pas directement aux combats qui ont lieu dans une autre région de l'île, il est tout de même blessé accidentellement par sa propre arme. Il se rend en Uruguay en août 1961. Le professeur Arbelio Ramírez est alors tué, le 17 août 1961, par un groupe d'extrême droite lié à la CIA, victime d'une balle destinée au Che.
Suite à l'embargo américain, annoncé en février 1962 après la nationalisation des entreprises américaines, et à l'entrée de Cuba dans le COMECON, l'industrialisation massive est abandonnée. L'île reste un fournisseur agricole, mais cette fois-ci pour le bloc de l’Est.
Guevara joue un rôle clef dans la crise des missiles de Cuba (octobre 1962) en négociant à Moscou avec Raúl Castro auprès des Russes l'implantation demissiles balistiques nucléaires sur l'île. Che Guevara pense alors que l'installation de missiles soviétiques peut protéger Cuba de toute attaque militaire américaine. Dans une interview au journal britannique le Daily Worker quelques semaines après la fin de la crise, il déclarera tout en fulminant contre le recul soviétique, à moitié en plaisantant, que si les missiles avaient été sous contrôle cubain, il les aurait utilisés.
Capture et exécution École de La Higuera où Guevara fut exécuté à 13 h 10 le 9 octobre 1967, maintenant un musée.
Les forces spéciales boliviennes apprennent par un informateur le lieu du campement de la guérilla. Plus de 1 800 soldats sont arrivés au village de La Higuera. Le 8 octobre 1967, le campement est encerclé dans le ravin de Quebrada del Yuro et Guevara ordonne de diviser le groupe en deux, envoyant les malades en arrière et restant avec le reste des guérilleros pour retenir les troupes boliviennes.
Après trois heures de combat, le Che est capturé avec Simón Cuba Sarabia. Il se rend après avoir été blessé aux jambes et que la culasse de son fusil a été détruite par une balle. Selon les soldats boliviens présents, il aurait crié : « Ne tirez pas, je suis Che Guevara et j'ai plus de valeur pour vous vivant que mort » ou « Il vaut mieux que vous ne me tuiez pas, je suis le Che ». Cette déclaration est en totale contradiction avec le comportement du Che lors de la guérilla cubaine qu'il voulait toujours exemplaire, mais pourrait être expliquée par le fait qu'il pensait que la situation était sans issue. Une autre version de sa capture indique que ce n'est qu'une fois arrêté qu'il aurait simplement murmuré « Je suis Che Guevara » pendant que les soldats cherchaient la confirmation de leurs identités dans la documentation fournie par la C.I.A. et les services secrets boliviens. Le groupe de guérilleros est dispersé. Trois hommes sont morts et un autre gravement blessé, les autres sont capturés ou tués par l'armée les jours suivants. Cinq parviennent finalement à atteindre la frontière chilienne et sont alors protégés et évacués par le sénateur socialiste Salvador Allende après avoir perdu un de leurs compagnons grièvement blessé par l'armée bolivienne qu'ils avaient alors dû achever. Selon Harry Villegas («Pombo»), un des survivants, si Guevara avait choisi de fuir avec eux, il aurait survécu.
Quand il est emmené et qu'il voit des soldats boliviens qui ont été aussi blessés dans l'affrontement, Guevara propose de les soigner, mais son offre est refusée par l'officier responsable. Les deux prisonniers sont emmenés dans une école abandonnée dans le village voisin de La Higuera. Les corps des autres guérilleros y sont entreposés et Juan Pablo Chang Navarro capturé le lendemain, y est détenu au milieu des cadavres. Le 9 octobre au matin, le gouvernement de Bolivie annonce la mort de Che Guevara la veille dans des combats. Au même moment arrive à La Higuera le colonel Joaquín Zenteno Anaya et l'agent de la CIA Félix Rodríguez. À 13h00, le président Barrientos donne l'ordre d'exécuter les guérilléros. Même s'il n'a jamais justifié sa décision, des collaborateurs pensent qu'il ne voulait pas d'un procès public qui aurait attiré l'attention internationale non désirée sur la Bolivie comme cela fut le cas lors du procès Debray. Il ne voulait pas non plus que le Che soit condamné à une peine de prison et qu'il puisse être relâché, comme Castro en son temps.
Il existe des doutes et de nombreuses versions sur le degré d'influence de la CIA et des États-Unis dans cette décision. Le président Barrientos voit l'ambassadeur des États-Unis la veille de l'exécution du Che. Des documents de l'agence déclassifiés sous la présidence de Bill Clinton montrent que la CIA voulait éviter que l'aventure de Guevara en Bolivie se termine par sa mort mais d'autres sources montrent qu'au contraire la CIA aurait fait pression pour que Guevara soit fusillé.
De même plusieurs versions existent sur qui a donné l'ordre d'exécuter Guevara. Selon certaines sources, c'est l'agent Rodríguez qui reçoit l'ordre d'exécuter Guevara par radio de Zenteno et les transmet aux officiels cubains présents sur place. Selon d'autres témoignages dont celui du pentagone, c'est le capitaine Gary Prado Salmon, chef des rangers boliviens qui a décidé d'exécuter le Che, ou selon d'autres biographes, son supérieur, le colonel Zenteno qui lui en a donné l'ordre, sur instruction de Barrientos. Rodriguez raconte qu'il a reçu l'ordre de maintenir Guevara vivant pour l'interroger lorsque la CIA apprend la capture. Un hélicoptère et un avion étaient affrétés pour pouvoir l'amener au Panama mais le colonel Joaquin Zentena, commandant les forces boliviennes dit qu'il n'avait d'autre choix que d'obéir à ses supérieurs.
Rodríguez donne des instructions pour l'exécution à Mario Terán, un sergent de l'armée bolivienne, afin que les blessures infligées à Guevara aient l'air d'avoir été reçues au cours du combat et qu'elles ne le défigurent pas. Selon les versions, Teràn avait été désigné pour tuer Guevara par le hasard d'un tirage à lacourte paille parce qu'une querelle sur qui aurait ce « privilège » avait eu lieu dans la troupe, ou sur ordre direct du colonel Zenteno. Dans le récit de Rodriguez, c'est lui qui annonce son exécution à Che Guevara. Ce dernier lui confie un message pour sa femme, les deux hommes s'embrassent puis Rodriguez quitte l'école. Cette version est contestée par le chef des forces spéciales boliviennes, le capitaine Gary Prado, qui souligne au contraire que Rodriguez n'avait eu qu'un seul échange avec Guevara : Rodriguez avait menacé le Che qui lui avait en réponse craché au visage en l'accusant d'être un traître.
Entre temps de nombreuses personnes ont pu venir rendre visite à Guevara, dont l'institutrice du village qui lui apporte à manger et rapporte une réponse du Che lors de sa dernière discussion avec lui : « Pourquoi avec votre physique, votre intelligence, votre famille et vos responsabilités vous êtes vous mis dans une situation pareille ? » « Pour mes idéaux. »
Peu avant le Che, Simeón Cuba et Juan Pablo Chang sont exécutés sommairement.
En 1977, la revue Paris Match publie un entretien avec Mario Terán qui relate les derniers instants de Che Guevara :
« Je suis resté 40 minutes avant d'exécuter l'ordre. J'ai été voir le colonel Pérez en espérant que l'ordre avait été annulé. Mais le colonel est devenu furieux. C'est ainsi que ça s'est passé. Ça a été le pire moment de ma vie. Quand je suis arrivé, le Che était assis sur un banc. Quand il m'a vu il a dit :« Vous êtes venu pour me tuer. » Je me suis senti intimidé et j'ai baissé la tête sans répondre. Alors il m'a demandé : « Qu'est ce qu'ont dit les autres ? »Je lui ai répondu qu'ils n'avaient rien dit et il m'a rétorqué : « Ils étaient vaillants ! ». Je n'osais pas tirer. À ce moment je voyais un Che, grand, très grand, énorme. Ses yeux brillaient intensément. Je sentais qu'il se levait et quand il m'a regardé fixement, j'ai eu la nausée. J'ai pensé qu'avec un mouvement rapide le Che pourrait m'enlever mon arme. « Soyez serein – me dit-il – et visez bien ! Vous n’allez tuer qu’un homme ! ». Alors j'ai reculé d'un pas vers la porte, j'ai fermé les yeux et j'ai tiré une première rafale. Le Che, avec les jambes mutilées, est tombé sur le sol, il se contorsionnait et perdait beaucoup de sang. J'ai retrouvé mes sens et j'ai tiré une deuxième rafale, qui l'a atteint à un bras, à l'épaule et dans le cœur. Il était enfin mort. » Exposition du corps de Che Guevara à Vallegrande. Photo prise par un agent de la CIA, 10 octobre 1967.Son corps et ceux des autres guérilleros morts sont emmenés par l'armée bolivienne avec l'aide d'officiers américains et d'agents de la CIA en hélicoptère à Vallegrande, où ils sont exposés pour les medias du monde entier dans l'hôpital local. Des centaines de personnes, soldats, civils et curieux viennent voir le corps. Les nonnes de l'hôpital et les femmes de la ville notent sa ressemblance avec les représentations de Jésus et coupent de mèches de ses cheveux pour les garder en talisman. Les photographies qui sont prises du Che aux yeux ouverts donnent naissance à des légendes telles que San Ernesto de La Higuera et El Cristo de Vallegrande. Un culte religieux du Che lié au catholicisme est apparu au début des années 1990 dans les régions de Vallegrande et de La Higuera, avec des messes dites en son nom.
Après son amputation des mains par un médecin militaire afin d'authentifier le corps et de garder une preuve de sa mort, des officiers boliviens transfèrent les dépouilles dans un endroit tenu secret. Après son exécution, les militaires boliviens et Félix Rodríguez se partagent les possessions du Che, y compris deux montres (dont uneRolex qui avait été remise au Che par un de ses compagnons mourant) et le journal de Guevara en Bolivie qui disparaît pendant des années. Aujourd'hui certaines de ses affaires, y compris sa lampe torche, sont exposées au siège de la CIA.
Le 15 octobre, Castro reconnaît la mort de Guevara et proclame trois jours de deuil national. Sa mort est perçue sur le moment comme un coup sévère porté à la révolution sud-américaine et au Tiers monde.
En 1997, les restes de Guevara et de plusieurs guérilleros sont exhumés et identifiés par analyse de l'ADN, puis renvoyés à Cuba. Il est enterré avec six de ses compagnons d'armes de Bolivie dans un mausolée situé dans la ville de Santa Clara après des funérailles de héros national.
Personnalité
La plupart des biographies montrent que la personnalité de Che Guevara est bien plus complexe et contrastée que le portrait de révolutionnaire romantique qu'en font certains de ses partisans ou que l'image de monstre sanguinaire qu'en donnent ses détracteurs.
Exemplaire et arrogant Che Guevara et Gamal Abdel Nasser, 1965.Le Che était obsédé par le fait de montrer l'exemple en tout point pour lui-même et pour ses hommes. Non seulement en se surpassant physiquement comme il le faisait en luttant constamment contre son asthme dans les jungles des différentes guérillas (et en fumant le fameux havane), mais aussi en s'assignant lui-même les missions les plus dangereuses - son groupe de guérilla à Cuba était baptisé peloton suicida (commando suicide) -, les travaux les plus durs et la discipline la plus sévère. Il commente au président Nasser lors d'un voyage officiel en Égypte :
« Le moment décisif dans la vie de chaque homme est quand il doit décider d'affronter la mort. S'il la confronte, il sera un héros, qu'il réussisse ou non. Cela peut être un bien ou un mal politique, mais s'il ne se décide pas à l'affronter, jamais il ne cessera d'être seulement un politicien. »
Il rejetait les privilèges, même les plus anodins, qui auraient pu le favoriser vis-à-vis de ses hommes et continua de même lorsqu'il devint ministre : « On commence comme cela, avec des petits privilèges, et ensuite on s'habitue et on justifie des privilèges de plus en plus grands, jusqu'à ce que le dirigeant se transforme en un assisté insensible aux besoins des autres»
Le fait de pouvoir incarner cet exemple lui fit développer une certaine impatience envers les moins doués ou les moins motivés, ce qui peut s'interpréter comme de l'arrogance. Il passait toutefois beaucoup de temps au cœur de la Sierra Maestra à apprendre à lire et écrire à des guérilleros souvent analphabètes.
Impitoyable et humain, idéaliste et extrémisteChe Guevara était l'adepte de solutions extrêmes dans la défense de ses idées et pas seulement en théorie. Toujours au nom de l'exemple, il se chargea de l'exécution de membres de la guérilla condamnés pour trahison par les guérilleros. Fidel Castro lui confia le commandement du tribunal révolutionnaire de la Cabaña chargé de juger les responsables du régime de Batista car il savait que Guevara ne montrerait aucune clémence, la sentence de ceux condamnés pour exactions ou tortures était presque toujours la mort. Castro louait même « sa qualité d'agressivité excessive ».
Pour le Che, sa conduite était dictée, selon lui, par la révolution mondiale qui était une véritable lutte à mort contre l'impérialisme, et il s'en justifia officiellement le 11 décembre 1964, devant l'Assemblée générale des Nations unies : « Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons à fusiller tant que cela sera nécessaire. Notre lutte est une lutte à mort ».
Il était prêt à se sacrifier lui-même pour son monde meilleur, comme il l'exigeait de ses hommes, et Fidel Castro le réprimanda plusieurs fois pendant la guérilla cubaine à cause des risques qu'il prenait. Comme il l'écrivit dans son message d'avril 1967 à la Tricontinentale, Guevara voyait comme indispensable« la haine comme facteur de lutte ; la haine intransigeante de l'ennemi, qui permet à l'être humain de dépasser ses limites, et le transforme en une efficace, violente, sélective et froide machine à tuer ». À l'opposé, Che Guevara montrait de l'humanisme envers les soldats ennemis prisonniers ou blessés au combat et les soignait comme ses propres hommes, depuis les débuts de la révolution cubaine jusqu'à la veille de son exécution en Bolivie où même prisonnier et blessé, il proposa ses services de médecin à ses geôliers.
Communiste et électron libre Che Guevara fumant unhavane, 1961.Bien que fervent marxiste, Che Guevara défendait la particularité de ses idées et leur application contre Fidel et Raúl Castro ce qui valut de nombreuses disputes. Il était contre l'alignement sur le bloc soviétique, contre la bureaucratie naissante à Cuba (mais pour la centralisation), contre le gaspillage, contre l'exploitation du tiers monde et contre les privilèges. Il employait un ton et un discours franc et direct mais dénué de toute diplomatie et de calcul politique. Ceci lui attira de nombreux partisans mais lui créa aussi de nombreux ennemis. Si à Cuba l'habileté politique de Fidel Castro permit de rattraper ce trait de caractère, ce fut une des causes de ses échecs au Congo et en Bolivie.
Sources: wikipedia.org, news.lv
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26.07.1953 | Cuban Revolution
02.12.1956 | Oddział Fidela Castro wylądował na Kubie; początek rewolucji kubańskiej
Rewolucja kubańska – walka zbrojna oraz seria reform polityczno-gospodarczych przeprowadzonych na Kubie w latach 1956–1959. Skierowana była przeciwko trwającej od roku 1952 krwawej dyktaturze Fulgencio Batisty.
07.01.1959 | Kubas komunistiskā "revolūcija"
Kubas vadītājs bija viena no pretrunīgākajām personībām mūsdienu politiskajā pasaulē. Par spīti izteiktajam naidīgumam, ko pret viņu pauž, visspēcīgākā valsts pasaulē, kaimiņzeme – ASV, Kastro ir sasniedzis to, kas neizdevās Ļeņinam, Hruščovam un Brežņevam kopā, jo atrodoties tālu no tiešas PSRS ietekmes, spēja daudzus gadus saņemt subsīdijas no PSRS tikai par to, ka notur Kremlim uzticamu varu.
17.04.1961 | W Zatoce Świń rozpoczęła się nieudana inwazja uzbrojonych i wspieranych przez CIA sił uchodźców kubańskich
Inwazja w Zatoce Świń (es: "La Batalla de Girón" lub "Playa Girón") – nieudana próba inwazji kubańskich emigrantów na południową Kubę przy wsparciu ze strony USA. Celem operacji było obalenie rządu Fidela Castro. Operacja ruszyła w kwietniu 1961 roku, za prezydentury Johna F. Kennedy'ego. Kubańskie siły zbrojne zwyciężyły, niszcząc siły inwazyjne w ciągu trzech dni. Nieudana akcja spowodowała reperkusje wśród kierownictwa CIA, zdymisjonowano m.in. dyrektora Allena Dullesa, zastępcę dyrektora CIA Charlesa Cabella oraz zastępcę dyrektora ds. operacji Richarda Bissella.
16.10.1962 | The Cuban missile crisis—known as the October Crisis or Caribbean Crisis
25.10.1962 | Kubas raķešu krīze
Adlai Stīvensons (Adlai Stevenson) ANO Drošības padomē parāda fotogrāfijas, kurās redzams, ka Kubā ir uzstādītas Padomju Savienības raķetes. Tas noved pie ASV - Krievijas attiecību krīzes