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Nestor Makhno

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Date de naissance:
07.11.1888
Date de décès:
06.07.1934
Nom de jeune fille de la personne de:
Nestor Ivanovitch Makhno
Noms supplémentaires:
Nestor Machno, Нестор Махно, Нестор Иванович Махно, Ņestors Mahno, батько Махно, Нестор Іванович Махно, Nestor Iwanowitsch Machno, Nestor Makhno, Bat'ko Makhno, , Nestor Ivanovych Makhno
Catégories:
Anarchiste, Communiste, Paysan, Politicien, Terroriste
Nationalité:
 ukrainien
Cimetière:
Cimetière du Père-Lachaise, Paris

Nestor Ivanovitch Makhno (en ukrainien : Нестор Іванович Махно), est né à Houliaïpole (oblast de Zaporijia) le 26 octobre 1889, mort à Paris le 25 juillet 1934 et inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Anarchiste ukrainien et fondateur de l’Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne, il combattit à la fois les Blancs tsaristes et l'Armée rouge bolchévique.

De l'enfance aux premiers combats

Originaire d'une famille d'anciens serfs, Nestor Makhno, dont le père meurt alors qu'il n'a que 11 mois, passe son enfance dans une grande misère. Dès 10 ans, il doit quitter l'école pour travailler et aider sa famille à survivre. Conscient de l'injustice dont les siens et lui sont victimes, il comprend que ses ancêtres, les cosaques de Zaporijia, aient pris les armes pour leur liberté le jour où, à 13 ans, ne supportant plus de voir un garçon d'écurie se faire rouer de coups par les jeunes maîtres, il court chercher de l'aide auprès du premier garçon d'écurie, Batko Ivan, qui se rue sur les deux hommes. Tous les employés demandent alors leur compte auprès du vieux propriétaire qui prend peur. Cette première révolte marque profondément le jeune Makhno.

En 1906, période de grande répression tsariste, il fait la connaissance de paysans anarchistes de Houliaïpole. Ce groupe de paysanscommunistes libertaires édite et distribue des tracts, répond par l'action directe à la terreur gouvernementale, au travers notamment d'« expropriations ». À l'instar des autres anarchistes de l'Empire russe, ils décrètent la « Terreur noire » contre le tsarisme. Suite aux attentats avortés du groupe de Houliaïpole contre le gouverneur de la province puis contre la filiale locale de l'Okhrana, Nestor Makhno est arrêté avec treize de ses camarades. Il échappe à la peine de mort en raison de son jeune âge (17 ans) et ne sort de prison qu'à laRévolution, neuf ans plus tard. En prison, il découvre le concept d'entraide développé par Pierre Kropotkine et fait la connaissance de Piotr Archinov. Témoin de l'attitude servile des intellectuels envers le pouvoir, il cesse de croire en l'honnêteté révolutionnaire des hommes politiques.

Après sa libération, il retourne à Houliaïpole, où il se trouve en désaccord avec les anarchistes locaux qui ne connaissent comme moyen d'action que la propagande. Makhno décide donc de créer une Union des paysans (29 mars 1917) qui devient la même année un soviet. C'est le retour des expropriations, de la collectivisation des terres, des usines et des ateliers. Cette période voit également la naissance de communes reposant sur le volontarisme, l'égalité, la solidarité et l'autogestion de certaines manufactures. Élu à la présidence du comité communal, Nestor Makhno y investit le plus clair de son temps, partageant les principes d'égalité et de fraternité prônés par le conseil du Soviet.

Le 6 janvier 1918, l'Assemblée constituante russe est dissoute par le nouveau pouvoir bolchevik. La situation est confuse et les armées austro-allemandes en profitent pour pénétrer en Russie et menacer le régime bolchevique. Le 3 mars 1918, par l'accord de Brest-Litovsk, Lénine accepte le démantèlement de l'ex-Empire russe. L'Ukraine gouvernée par Pavlo Skoropadsky se trouve de facto sous protectorat austro-allemand,. Des insurgés se soulèvent et un bataillon composé de volontaires de Houliaïpole se forme pour venir en aide à la ville d'Alexandrovsk et lutter contre l'occupation militaire. Les troupes allemandes en profitent pour occuper Houliaïpole. Makhno se retire à Taganrog puis part pour Moscou où il rencontre des théoriciens anarchistes qu'il trouve particulièrement passifs, et Lénine, avec lequel il discute de la situation en Ukraine. De retour dans sa région natale, il se démène pour réveiller l'esprit de révolte et préparer le soulèvement contre l'hetmanat. Septembre 1918 voit la naissance de l'armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne (en russe : Революцио́нная повста́нческая а́рмия Украи́ны, aussi appelée armée noire anarchiste ou Makhnovchtchina, terme dépréciatif issu de l'historiographie soviétique) et de ses drapeaux noirs. Makhno en est le chef incontesté, surnommé Batko (le père) par ses partisans.

Les blancs, les rouges, la « Makhnovchtchina »

En 1919.

« Mort à tous ceux qui s'opposent à la liberté des travailleurs ! », le drapeau de la Makhnovchtchina

Le même drapeau en situation. Article détaillé : Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne.

En 1917, une armée des volontaires, constituée essentiellement d'officiers et de cadets, veut se porter garante d'une Assemblée constituante élue par le peuple. Suite à la dissolution de l'Assemblée par Lénine, en janvier 1918, les volontaires se lancent dans la lutte armée contre le pouvoir bolchévique. Portant un ruban blanc pour se distinguer de leurs ennemis, ils sont dès lors appelés les « blancs ». Les différentes factions blanches du sud de la Russie se retrouvent bientôt sous le commandement du général Dénikine.

Makhno s'oppose aux blancs mais il a également des divergences idéologiques avec les bolchéviques et poursuit sa propre ligne « noire » entre blancs et rouges. Cependant, suite à la dispersion du soviet d'Ekaterinoslav (capitale régionale) et à l'arrestation de six bolcheviques par les pétliouriens (armée de Simon Petlioura, président du Directoire ukrainien), Makhno accepte d'intervenir par solidarité révolutionnaire mais aussi dans l'espoir de s'emparer de l'arsenal de la ville. Le 27 décembre 1918, les makhnovistes attaquent la garnison. Les pétliouriens se retranchent dans la ville où des combats de rue durent plusieurs jours. Battu, Makhno et 200 de ses hommes se replient à Houiaïpole.

L'offensive de 1919 des troupes de Dénikine force les gardes rouges à se retirer d'Ukraine et une partie des unités restées sur place (notamment en Crimée) décide de rejoindre les forces anarchistes de Makhno. De son côté Trotsky réorganise ses troupes en créant une nouvelle armée, l'armée rouge des ouvriers et des paysans, reposant sur la conscription et faisant appel à des officiers de l'armée impériale pour son encadrement.

Makhno et ses troupes sont alors perçus par les rouges comme un allié utile, sinon fiable, dans la lutte contre l'armée du général Dénikine. Le 26 janvier 1919 un accord entre rouges et makhnovistes est signé. En échange d'approvisionnement et d'armes, les makhnovistes acceptent de devenir la « 3e brigade du Dniepr », partie intégrante de l'armée rouge. Malgré cet accord, les bolcheviques, inquiets du nombre croissant d'anarchistes et de socialistes révolutionnaires au sein des troupes de Makhno, ne distribuent des armes aux insurgés makhnovistes qu'au compte-gouttes. Ils abandonnent d'ailleurs bientôt l'Ukraine pour renforcer la défense de Moscou que l'offensive de Dénikine menace dangereusement.

Du 26 octobre au 5 décembre 1919, ses troupes pillent, violent et tuent de nombreux pacifistes mennonites qui accueillaient dans leur village l'armée blanche en Ukraine. Le massacre d'Eichenfeld, par exemple, se solde en deux jours par la mort de 136 vieillards, hommes, femmes et enfants. Les mennonites vivaient dans les colonies relativement riches et employaient peu de journaliers extérieurs à leur communauté. L'écrivain Fritz Senn, affirme dans sa nouvelle Panta Rhei que les mennonites auraient été des propriétaires terriens suffisamment avides pour bénéficier sans remords des avantages de l'esclavage (sans doute faut-il entendre servage), alors que celui-ci était déjà interdit à l'époque partout en Russie depuis 1861 et que ni le servage ni l'esclavage n'avaient jamais existé dans les colonies mennonites considérées comme peuplées de paysans libres depuis plus d'un siècle. Notons que l'historien Alexandre Skirda, seul historien publié en langue française sur le sujet, contredit ces affirmations, qu'il attribue à la propagande soviétique, de même que les auteurs anarchistes contemporains, Voline et Ida Mett.

Makhno mène la lutte jusqu'en 1920, contre les forces blanches et les troupes d'occupation allemande et autrichienne. Après la défaite de l'armée de Wrangel les makhnovistes, devenus inutiles pour les bolchéviques, sont re-déclarés hors-la-loi par ceux-ci (4e congrès de Juin 1919 banni), ils prennent les armes contre les rouges sous forme de guérilla. En août 1920, Makhno est blessé lors d'un combat contre l'armée bolchevique. Le 28 août 1921, pourchassé avec le reste de ses troupes par l'armée rouge, Makhno et 78 des ses fidèles se réfugient en Roumanie, d'où Tchitcherine tente vainement de le faire extrader et juger pour activité terroriste contre l'Ukraine. Puis Makhno passe enPologne d'où il se rend à Dantzig où, de nouveau, il est détenu. Grâce à un petit groupe d'anarchistes locaux il s'évade pour rejoindre Paris où, à la suite de rencontres intéressantes, il fonde Dielo Trouda. Il y reprend ses activités mais sous un angle théorique (entre autres une critique de la défaite anarchiste russe et la question de l'organisation des anarchistes: Plateforme organisationnelle des Communistes libertaires). Il visite certains groupes anarchistes en France, comme celui d'Aimargues qui le reçoit en 1924 et où séjourneront pendant plus d'un an sa femme et sa fille.

Nestor Makhno, Colombarium du cimetière du Père Lachaise à Paris

Sur la fin de sa vie, très pauvrement, il séjourne en France, où il tient notamment un emploi d'ouvrier dans les usines Renault. Il meurt de la tuberculose à Paris le 25 juillet 1934, laissant ses récits d'Ukraine inachevés. Makhno est incinéré, ses cendres sont déposées aucimetière du Père-Lachaise - columbarium, case 6685 - division 87.

Bibliographie

Ouvrages utilisés pour la rédaction de l'article

  • Nestor Makhno, Mémoires et écrits, 1917-1932, traduction et présentation par Alexandre Skirda, Paris, éditions Ivrea, 2009, 558 pages(ISBN 978-2-85184-286-2) Lire en ligne
  • Yves Ternon, Makhno, la révolte anarchiste, Bruxelles, Éditions Complexe, 1981 (ISBN 2-87027-069-0) Lire en ligne
  • Archinoff, Le mouvement makhnoviste, Éditions Bélibaste, 1969.
  • Ettore Cinnella,Makhno et la révolution ukrainienne (1917-1921), suivi de Quarante jours à Gouliaï-Polié, de Galina A. Kouzmenko (compagne de Nestor Makhno), éd. de l'Atelier de Création Libertaire, 2003 (ISBN 2-905691-84-0)
  • Ida Mett, Souvenirs sur Nestor Makhno, éditions Allia, 1983 (ISBN 2-90423-502-7) Lire en ligne
  • Pascal Nurnberg, Nestor Makhno et l'armée insurrectionnelle d'Ukraine, Le Monde libertaire no 1616 du 9 décembre 2010, p. 17 à 19.
  • Alexandre Skirda, Nestor Makhno, Le Cosaque de l'anarchie, Éditions Alexandre Skirda, 1982, 476 p. Lire en ligne.
  • Alexandre Skirda, Nestor Makhno, Le Cosaque libertaire, Les Éditions de Paris, 1999 (ISBN 2-84621-071-3).
  • Alexandre Skirda, Les Anarchistes russes, les soviets et la révolution de 1917, Les Éditions de Paris, 2000 (ISBN 2-84621-002-0).
  • Voline, La Révolution inconnue, Éditions Pierre Belfond, 1969 (3 tomes).
  • Malcolm Menzies, Makhno, une épopée: le soulèvement anarchiste en Ukraine, 1918-1921, Éditions Belfond, 1972, 252 pages Lire en ligne.
  • Michel Ragon, Dictionnaire de l'anarchie, Éditions Albin Michel, 2008 Lire en ligne.
  • Michel Ragon, La Mémoire des vaincus, Le Livre de Poche, 1992 Lire en ligne.
  • Korine Amacher, Le retour des héros. La reconstitution des mythologies nationales à l'heure du postcommunisme, Éditions Léonid Heller, 2010 Lire en ligne.
  • Maurice Rajfus, Mon père, l'étranger. Un immigré juif polonais à Paris dans les années 1920, L'Harmattan, 1989, 256 pages Lire en ligne.
  • Domenico Tarizzo, L'anarchie : histoire des mouvements libertaires dans le monde, Seghers, 1978, 323 pages Lire en ligne.
  • Claire Auzias, Memoires libertaires : Lyon 1919-1939, L'harmattan, 2000, 316 pages Lire en ligne.
  • Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir. Histoire et actualité de l'anarchisme, Agone, 2001 & 2008, Lux Éditeur 2004.

Autres ouvrages sur le sujet

  • (en) Alexandre Skirda, Nestor Makhno Anarchy's Cossack: The Struggle for Free Soviets in the Ukraine 1917-1921, AK Press, 2004 Lire en ligne
  • Emma Goldman, L'épopée d'une anarchiste - New York 1886 - Moscou 1920, Éditions Complexe, 2001 Lire en ligne.
  • Hélène Dorion, A. Tcherkassov, Le russionnaire petite encyclopédie de toutes les Russies, Dictionnaire et encyclopédie, Multimondes, 2005 Lire en ligne.

Travaux universitaires

  • Ferro Marc. Alexandre Skirda, Nestor Makhno, le Cosaque de l'anarchie, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1985, vol. 40, n° 4, p. 855 persee.fr.
  • Dandois B.. L' Anarchisme ici et là, hier et aujourd'hui, in Le Mouvement social, Revue belge de philologie et d'histoire, 1976, vol. 54, n° 2, p. 736 persee.fr.
  • Hélène Châtelain, « Nestor Makhno. Les images et les mots », in Cinéma Engagé, Cinéma Enragé, L'homme Et La Société (revue internationale de recherche et de synthèse en sciences sociales) n°127-128, L'Harmattan, 1998 Lire en ligne.
  • Loez André. Mayer A .J., Les furies. Violence, vengeance, terreur aux temps de la Révolution française et de la Révolution russe. In: Politix. Vol. 15, N°60. Quatrième trimestre 2002. pp. 233-238 persee.fr.
  • Ouvrages reçus en 2003-2004. In: Revue des études slaves, Tome 75, fascicule 3-4, 2004. pp. 633-649 persee.fr.
  • Stites Richard. Utopias of time, space, and life in the Russian Revolution. In: Revue des études slaves, Tome 56, fascicule 1, 1984. L'utopie dans le monde slave. pp. 141-154 persee.fr.
  • Index des publications recensées. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 40e année, N. 6, 1985. pp. 21-27 persee.fr.

Film documentaire

  • Hélène Châtelain, « Nestor Makhno, un Paysan d’Ukraine », Arte, 58 minutes, 199623 Lire en ligne et voir en ligne.

Adaptation

  • Les neuf vies de Nestor Makhno est une série télévisée ukrainienne en 12 épisodes tournée en 2006 par le réalisateur Nikolaï Kaptan. La série traite des principaux évènements de la vie de Nestor Makhno tout en modifiant certains passages pour donner un caractère romancé au film.

Chanson

  • La chanson Makhnovtchina, adaptée et dont les paroles furent ré-écrites en 1961 par Étienne Roda-Gil, lui rend hommage. Elle fut reprise notamment par René Binamé et par les Bérurier Noir.

 

Sources: wikipedia.org, news.lv

Pas de lieux

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        NomLienDate de naissanceDate de décèsDescription
        1Galina KuzmenkoGalina KuzmenkoFemme00.00.189200.00.1978
        2Léon TrotskiLéon TrotskiFamilier26.10.187921.08.1940
        3Symon PetljuraSymon PetljuraFamilier23.05.187925.05.1926
        4Antons DeņikinsAntons DeņikinsFamilier16.12.187208.08.1947
        5LeninLeninFamilier22.04.187021.01.1924
        6Эмма ГольдманЭмма ГольдманFamilier27.06.186914.05.1940
        7Михаил  ФрунзеМихаил ФрунзеDe même opinion02.02.188531.10.1925
        8Andrei VlasovAndrei VlasovAdversaire16.12.190101.08.1946

        13.01.1905 | 1905. gads 13. janvāra demonstrācija

        Nemieri jeb 1905. gada revolūcija Latvijā 1905. gadā sākās ar 13. janvāra (piekārtots pie datuma, ignorējot stilu, 26.1.1905 pēc jaunā) manifestāciju Rīgā, kuru, kā reakciju uz demonstrantu apšaušanu Sanktpēterburgā 9. janvārī, organizēja LSDP.

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