Lavrenti Beria
- Date de naissance:
- 29.03.1899
- Date de décès:
- 23.12.1953
- Nom de jeune fille de la personne de:
- Lavrenti Pavlovitch Beria
- Noms supplémentaires:
- Lawrenti Beria, Lavrentiy Beriya, Lavrentijs Berija, ლავრენტი ბერია, Lavrenti Beria; Лаврентий Павлович Берия;, Лаврентий Берия, Лавре́нтий Па́влович Бе́рия, ლავ
- Catégories:
- Bolchevique, Communiste, Maréchal, Organisateur de la répression, Ouvrier du Parti communiste, Participant de la seconde guerre mondiale
- Nationalité:
- géorgien
- Cimetière:
- Moscow, Donskoy Cemetery
Lavrenti Pavlovitch Beria (Lavrenti Pavles dze Beria en géorgien : ლავრენტი პავლეს ძე ბერია) ; Lavrentiï Pavlovitch Beria (russe : Лавре́нтий Па́влович Бе́рия) (Merkheoul 29 mars 1899 - Moscou 23 décembre 1953) est un militant communiste devenu une des figures clefs du pouvoir soviétique de 1938 à 1953. Il a été le chef du NKVD, organe qui, par la suite, a donné naissance au MGB, puis au KGB. Il fut membre du Politburo de 1946 à 1953.
Staline le présenta comme « notre Himmler » au président des États-Unis Franklin Roosevelt lors de la conférence de Yalta. Une remarque qui choqua Churchill et blessa Beria, qui l'avait entendue.
Son rôle a été primordial dans l’accession des Soviétiques au statut de puissance nucléaire.
En 1953, alors que Staline avait déjà programmé son élimination par l’affaire du « complot mingrélien », il réussit, à la faveur de la maladie, puis la mort de Staline, à échapper aux dernières purges staliniennes, dont il avait été un maître d'œuvre tout au long de sa carrière.
Quelques mois plus tard, il est victime d’un coup d’État secret lors d'une réunion du Politburo au Kremlin, ourdi par Nikita Khrouchtchev. Avec ses principaux collaborateurs, il est arrêté, jugé, puis exécuté, ses cendres étant dispersées. Sa mort marque le début de la déstalinisation et la fin temporaire d’une période de terreur de plus de deux décennies.
Un compatriote de Staline
Comme Staline, Lavrenti Beria est originaire de Géorgie. Fils de Pavel Khoulaïevitch Beria, il est né à Merkheouli près de Soukhoumi en Abkhazie, dans une famille d'origine mingrélienne. Il fait ses études dans l'école technique de Soukhoumi et rejoint les Bolcheviks en mars 1917, alors qu'il est étudiant dans une école d'ingénieurs de Bakou.
En 1919, il fait partie des services de sécurité de la République démocratique d'Azerbaïdjan et, en 1920 ou 1921, il rejoint la Tchéka, première police politique bolchévique. Durant cette période, les bolcheviks parviennent à évincer les mencheviks qui étaient jusqu'alors majoritaires dans la République démocratique de Géorgie grâce à l'invasion de l'Armée rouge et à l'action subversive de la Tchéka.
En 1922, Beria devient chef-adjoint de la branche géorgienne de l'OGPU, qui succède à la Tchéka.
En 1924, il dirige la répression du soulèvement d'Août des nationalistes géorgiens, organisant l'exécution de 10 000 partisans. Du fait de cette « bravoure bolchevique », Beria est nommé chef de la division des affaires politiques secrètes de l'OGPU en Transcaucasie et reçoit l'ordre de l'Étoile rouge.
En 1926, il prend la tête de l'OGPU en Géorgie ; il est présenté à son compatriote Joseph Staline dont il devient l'allié dans sa conquête du pouvoir.
En 1931, Beria est nommé secrétaire du parti communiste géorgien, puis celui de toute la Transcaucasie en 1932.
En 1934, il est membre du comité central du Parti communiste. Il engage alors une lutte d'influence contre des concurrents au pouvoir au sein du parti communiste géorgien, en particulier contre Gaioz Devdariani, ministre de l'éducation dans la république socialiste de Géorgie, en ordonnant l'assassinat de ses deux frères, George et Shalva, qui occupaient respectivement des postes importants dans la Tchéka et le parti communiste local. Finalement, Gaioz Devdariani est accusé de menées contre-révolutionnaires et exécuté en 1938.
Beria conserve le contrôle du parti communiste géorgien jusqu'à sa mort, même après sa nomination au Kremlin.
En 1935, il est l'un des subordonnés en qui Staline a le plus confiance. En effet, Beria s'était assuré une place de choix dans l'entourage du « Père des peuples », en réécrivant l'histoire du parti communiste géorgien, en attribuant à Staline le rôle moteur dans l'histoire du parti communiste en Transcaucasie.
Lors de la terreur stalinienne qui commence après l'assassinat de Sergueï Kirov en décembre 1934, Beria entreprend de diriger les purges politiques dans l'ensemble de la Transcaucasie.
Beria : chef du NKVD de 1938 à 1953
En novembre 1938, Staline le nomme à la tête du NKVD, la police secrète de l'Union soviétique en remplacement de Nikolaï Iejov qu'il a aidé à éliminer. Beria reste fidèle au principe posé par Staline, quand celui-ci avait nommé Iagoda à la tête du Guépéou en 1934, d'éliminer son prédécesseur (Viatcheslav Menjinski dans le cas de Iagoda), principe qu'avait respecté Iejov en faisant fusiller Iagoda.
Beria poursuit et achève tout d'abord les Grandes Purges. Il n'hésite pas à étendre la terreur jusqu'au sein même de l'appareil policier, qu'il purge largement des hommes de Iejov et des cadres ayant servi avant les années 1930. Personnage cruel et sadique, il n'hésite pas à présider lui-même certaines séances de torture dans son bureau de la Loubianka ou de la prison de Lefortovo.
Il organise des arrestations en masse et des exécutions de dissidents ou de personnes innocentes. Il est notamment responsable en 1940 de l'exécution du grand metteur en scène Meyerhold, de l'écrivain Isaac Babel et du journaliste Mikhaïl Koltsov. Virtuose, tout comme ses prédécesseurs, de l'extorsion de confessions délirantes, il se vantait cyniquement de pouvoir faire avouer sous 24 heures à tout individu tombé entre ses mains qu'il était le « roi d'Angleterre ». Lorsque le Pacte germano-soviétique permet à l'URSS de s'étendre en Pologne, en Finlande, aux Pays baltes et en Moldavie, Beria planifie méticuleusement les déportations massives de centaines de milliers d'habitants de tous âges et de toutes classes sociales. Maître d'un Goulag dont les effectifs sont alors à leur apogée, il tente de rationaliser l'exploitation des détenus. Il crée notamment les charachka, où des scientifiques prisonniers sont contraints de travailler à des projets militaires, dans une stricte discipline mais en bénéficiant de meilleures conditions de vie que la plupart des détenus.
Beria commet aussi des crimes de guerre au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il rédige notamment l'ordre d'exécution du massacre de Katyń, au cours duquel 25 700 officiers polonais furent assassinés par le NKVD au printemps 1940 dans une forêt russe près de Smolensk.
En 1941, le NKVD de Beria planifie la déportation des Allemands de la Volga, et en 1944, celle des Tchétchènes, des Tatars de Crimée et d'une dizaine d'autres peuples faussement accusés de collaboration avec les Allemands. Il est aussi durant la période de guerre, le collaborateur le plus efficace de Staline. Grand organisateur, il joue un rôle clé dans la mise en place du Comité d'Etat à la défense au début de la guerre, et au fur et à mesure de celle ci, il surpasse par son habileté les collaborateurs de Staline. En effet, il est successivement chargé de la production de fusils, chars, d'obus et de divers armements. Doté d'une intelligence hors du commun, infatigable, il coordonne certains mouvements de sabotage via ces agents, qui par ailleurs glanent des informations essentielles dans tous les domaines pour l'Armée rouge. Il met également en place le comité antifasciste juif, dirigé par Mikoels.
Beria, père politique de la bombe atomique soviétique
Jusqu'en 1942, les milieux scientifiques soviétiques étaient plutôt sceptiques quant à la possibilité de réaliser une bombe atomique, considérant qu'il existait des obstacles théoriques à la fission nucléaire qui n'avaient pas été surmontés. Toutefois, les missions de renseignement dans les milieux scientifiques et sympathisants, montraient que les Anglo-Américains envisageaient une telle hypothèse. C'est donc à Beria qu'est revenue la paternité politique de mettre l'accent sur la recherche nucléaire à des fins militaires. Le 10 mars 1942, il envoya en effet une lettre à Staline synthétisant l'ensemble de données d'espionnage et de renseignement collectées par le NKVD (notamment le réseau Philby, et l'action de Niels Bohr dans les milieux scientifiques) à propos de la recherche atomique et des programmes d'armement nucléaire, déclarant : « Dans un bon nombre de pays capitalistes, par suite des travaux engagés sur la fission du noyau de l'atome en vue d'obtenir une nouvelle source d'énergie, des recherches ont été entamées sur la possibilité d'utiliser l'énergie nucléaire de l'uranium à des fins militaires ».
En février 1943, l'action commando des Britanniques contre l'usine de Vemork en Norvège (usine produisant de l'eau lourde) convainquit Staline que « le projet de construction d'une bombe atomique n'avait rien d'illusoire. ». Staline confia alors à Beria le soin de coordonner le projet atomique de l'URSS, ce qu'il continuera durant les premiers moments décisifs de la guerre froide à la fois sur le plan bureaucratique et sur le plan du renseignement par une stratégie de séduction des milieux scientifiques américains, tel qu'Oppenheimer, Fermi et autres.
À cette occasion, Beria mobilise des moyens considérables en ressources humaines et industrielles, largement puisées dans le Goulag, et il commence à constituer ainsi un État dans l'État. En 1949, l'URSS procède à son premier essai nucléaire grâce à Beria et Staline lui demande alors de fabriquer la première bombe H soviétique.
Le paradoxe stalinien
La carrière de Beria, après la mort de Staline, se termine de façon précipitée et shakespearienne, avec plusieurs versions. Tout se déroule quelques semaines après la mort du dictateur et dans le contexte de la répression du soulèvement ouvrier en Allemagne de l'Est.
Beria, cible de Staline dans l'affaire du complot « mingrelien »Conscient qu'il sera éliminé après la fabrication de la bombe H, Beria laisse traîner les travaux et commence à éveiller les soupçons de Staline. Celui-ci organise contre lui le « complot mingrelien », puis le complot des blouses blanches (février 1953).
Selon ce complot, un groupe de médecins (en majorité d'origine juive) chargé de la santé des dirigeants soviétiques aurait cherché à les empoisonner, ce qui prouverait la défaillance, voire la complicité des services de sécurité dirigés par Beria. Cette affaire arrive dans un contexte d'antisémitisme d'État qui sévit à la fin de la vie de Staline, à l'instigation notamment de Viktor Abakoumov.
Staline soupçonne Beria de ne plus être communiste. Ce dernier aurait déclaré notamment au premier secrétaire géorgien Tcharkviani : « L'URSS ne réussira pas tant que nous n'aurons pas la propriété privée ! » Beria est en outre opposé à la guerre de Corée, aux procès tchécoslovaques, qui sont en fait dirigés contre lui, fortement teintés d'antisémitisme, et une répétition avant le complot des blouses blanches et la rupture avec Tito, même s'il ne peut montrer ouvertement son opposition.
Peu avant sa mort, Staline accumulait de fausses preuves pour éliminer Beria qui devenait trop puissant au sein du pouvoir. La chute de Lavrenti dans l'estime de son compatriote était flagrante ; Staline le fustigea pour lui avoir parlé en géorgien lors d'une réunion du Parti, affirmant qu'il n'avait rien à cacher et donc, qu'il pouvait s'exprimer en russe. Lors de l'agonie de Staline, Beria s'empressa d'aller détruire toutes les preuves que le Géorgien avait accumulées contre lui.
Beria, assassin de Staline ?Staline meurt le 5 mars 1953 des suites d'une hémorragie cérébrale, après un repas avec Beria, Gueorgui Malenkov, Nikolaï Boulganine et Nikita Khrouchtchev. La rumeur selon laquelle Beria aurait fait tuer Staline est persistante, mais invérifiable.
Trois éléments sont cependant troublants :
- dans ses Mémoires publiés en 1993, le politicien Viatcheslav Molotov affirme que Beria se vanta auprès de lui d'avoir empoisonné Staline. Lors des funérailles de Staline, Malenkov et Molotov marchaient effectivement en tête du cortège avec Beria quand ce dernier aurait affirmé : « C’est moi qui ai liquidé le tyran ».
- il est avéré également que Beria refusa une intervention médicale alors que Staline était inconscient depuis quelques heures, sous prétexte que ce dernier était seulement en train de dormir.
- enfin l’autopsie du corps du défunt est introuvable et semble avoir disparu sans laisser de trace.
C'est à Beria que revient l'honneur de prononcer l'éloge funèbre de Staline sur la place Rouge.
Beria se considère alors comme le successeur naturel de Staline. Pendant les trois mois où il a les mains libres, l'incarnation de la terreur policière se révèle paradoxalement un champion de la libéralisation du régime. Dès le 4 avril, il relâche les victimes du complot des blouses blanches et fait savoir que leurs aveux avaient été extorqués par la torture, première fois que l'État soviétique reconnaît une faute. Il fait promulguer une amnistie qui libère un million de détenus du Goulag, tous des droits communs - rien n'ayant été préparé pour les réinsérer, cette masse d'anciens condamnés va déferler sur le pays en commettant une vague traumatisante de vols, de viols et de meurtres. Il restitue le Goulag au ministère de la Justice, limitant ainsi en partie l'arbitraire qui y régnait, et il dénonce en connaissance de cause son inutilité économique ainsi que son hypertrophie. Il fait voter au Politburo l'enlèvement des portraits de dirigeants dans les défilés et manifestations, mesure qui ne lui survivra pas. Il se prononce à l'intérieur pour un meilleur traitement des minorités nationales, et à l'extérieur pour une politique résolue de Détente avec l'Occident, fût-elle payée de l'abandon de la RDA et de la réunification de l'Allemagne en échange de sa démilitarisation.
La liquidation de BeriaSes collègues restent très méfiants devant cet homme qui détient toujours un pouvoir policier considérable. Plus intelligent que ses pairs du Politburo, il est à la mort de Staline l'homme le plus puissant du pays. Sa politique de libéralisation à tout crin représente pour eux un moyen de se gagner une popularité qui l'aidera à accéder au pouvoir suprême à leurs dépens. Pourtant, quand on sait le pouvoir qu'il s'est déjà arrogé, on peut se demander si se lancer dans nombre de réformes démocratiques (bien plus audacieuses que celles que prendra Khrouchtchev plus tard), des réformes qui ne pouvaient d'ailleurs rencontrer l'assentiment de la plupart de ses collègues, était la manière la plus habile de consolider un pouvoir personnel sans partage. Les émeutes de 1953 en Allemagne de l'Est (17 juin 1953), contre lesquelles Beria et ses collègues font donner les chars, constituent la première révolte de la déstalinisation. Elles scellent la chute de Beria, discrédité parmi ses collègues.
À peine trois mois après la mort de Staline, et dans les trois jours qui suivront l'écrasement de la révolte berlinoise, le chef du NKVD est évincé par Khrouchtchev et arrêté en pleine séance du Politburo le 26 juin 1953. Le maréchal de l'Union soviétique Georgi Joukov, que Beria accusait d'avoir comploté contre Staline, procède lui-même à cette arrestation, pistolet au poing, dans l'enceinte du Kremlin.
Accusé de complot et d'espionnage imaginaires selon des méthodes qu'il connaît bien, Beria est condamné à mort le 23 décembre 1953 par un tribunal spécial de la Cour suprême de l'URSS dirigé par le maréchal de l'Union soviétique Ivan Koniev.
Il est exécuté le même jour d'une balle dans la tête à l'intérieur d'une cellule du bunker du Quartier général dans la banlieue de Moscou. Le colonel-général Pavel Batitski fut chargé de cette exécution. Plusieurs de ses principaux collaborateurs, notamment Bogdan Koboulov, Amaïak Koboulov et Vsevolod Merkoulov, connaissent le même sort que lui. Son rival Viktor Abakoumov sera lui aussi exécuté, en 1954.
Le corps de Beria est ensuite immédiatement incinéré et ses cendres dispersées dans la forêt alentour.
Le fils de Beria, Sergo Beria met en doute cette version des faits dans un livre paru en 1999. Selon lui, son père aurait été arrêté et exécuté le matin du 26 juin à son domicile avant de se rendre à la réunion du Politburo. Pour lui, l’arrestation au Kremlin, la détention, le procès et l’exécution de son père sont des mises en scène destinées à donner une valeur légale au complot.
Il est le seul dirigeant soviétique membre du Politburo à avoir été exécuté après la mort de Staline. Ses dernières lettres avant sa mort montrent un homme suppliant et effondré.
Quelques jours plus tard, le 31 décembre 1953, il fut déchu à titre posthume de tous les titres et médailles qui lui avaient été décernés.
Le 29 mai 2000, la Cour suprême de Russie refusa de le réhabiliter, ses crimes contre l'humanité ayant été prouvés.
Aspects criminels de la personnalité de Beria
Lors du procès de Beria, le rapport du comité central mit en avant le fait qu'il avait utilisé son pouvoir de chef de la police pour se comporter comme le marquis de Sade. C'était la première fois qu'un personnage politique était accusé, non seulement de déviation politique, mais que l'on mettait en avant ses déviances personnelles. Ces accusations n'ont jamais été sérieusement démenties. Elles sont reprises par les biographes récents de Beria. À l'occasion de travaux effectués dans l'ancienne résidence où Beria officiait à Moscou, dans un bâtiment occupé maintenant par l'ambassade de Tunisie, des ossements ont été retrouvés par les ouvriers lors de sa reconstruction.
Simon Sebag Montefiore qualifie Béria de « pervers », de « violeur », et relate qu'il avait pour habitude de conduire en limousine la nuit à Moscou afin d'enlever des femmes pour en abuser sexuellement. L'auteur raconte également qu'il adorait torturer des personnes et qu'il s'avérait être doué pour les empoisonner.
Les actes de sadisme de Beria sont le thème d'un chapitre du roman Une saga moscovite de l'écrivain russe Vassili Axionov.
Dans la culture populaire
- Dans la bande dessinée Paris, secteur soviétique de la série chronique Jour J, Lavrenti Beria est l’un des protagonistes de l'histoire.
Bibliographie
- (ru) Antonov-Ovseenko, Anton, Beria, Moscow, 1999
- Avtorkhanov, Abdourakhman, Staline assassiné : le complot de Béria, traduit du russe par Alain Préchac, 1980
- Beria, Sergo Lavrentevič, Beria, mon père : au cœur du pouvoir stalinien préf., trad. et notes de Françoise Thom, 1999
- Knight, Amy, Beria: Stalin's First Lieutenant, Princeton University Press, 1993. (ISBN 0-691-03257-2)
- Nikita Sergeïevitch Khrouchtchev, Souvenirs, Robert Laffont, Paris, 1971
- Rhodes, Richard, Dark Sun: The Making of the Hydrogen Bomb, Simon and Schuster, 1996 (ISBN 0-684-82414-0)
- Boris I. Nicolaevski, Les dirigeants soviétiques et la lutte pour le pouvoir : essai, Paris , Collection : Dossiers des Lettres Nouvelles, Denoël, 1969
- Strauss, Julius (23 December 2003). Stalin's depraved executioner still has grip on Moscow. Daily Telegraph (London). Archived from the original on 2006-03-04. ((en) web.archive.org). Retrieved on 2008-09-24.
- Stove, R. J., The Unsleeping Eye: Secret Police and Their Victims, Encounter Books, San Francisco, 2003). (ISBN 1-893554-66-X)
- Pavel Soudoplatov, Missions spéciales : mémoires d'un maître espion soviétique, Paris, Le Seuil, 1994, trad de l'américain, préface de Robert Conquest.
- Sukhomlinov, Andrei, Kto Vy, Lavrentiy Beria?, Moscow, 2003 (non traduit), (ISBN 5-89935-060-1)
- Wittlin, Thaddeus. Commissar: The Life and Death of Lavrenty Pavlovich Beria, The Macmillan Co., New York, 1972.
- Yakovlev, A.N., Naumov, V., and Sigachev, Y. (eds), Lavrenty Beria, 1953. Stenographic Report of July's Plenary Meeting of the Central Committee of the Communist Party of the Soviet Union and Other Documents, International Democracy Foundation, Moscow, 1999 (in Russian). (ISBN 5-89511-006-1)
Sources: wikipedia.org, news.lv
Pas de lieux
25.02.1921 | Krievijas Sarkanā armija okupē Gruziju
21.01.1924 | Vai Ļeņinam palikt mūžam dzīvam jeb laiks apbedīt?
Latvijas okupācijas gados 21.janvāris kalendārā bija iezīmēts ar melnu krāsu. Šajā dienā mira cilvēks, ko šodien daudzi dēvē par visu pasaules nelaimju cēloni – tas Vladimirs Uļjanovs (Ļeņins). Viņa mirstīgās atliekas jeb pareizāk būtu teikt, tas, kas vispār no tām palicis pāri, vēl joprojām glabājas Maskavas sirdī – Sarkanā laukuma mauzolejā. Vai nebūtu pienācis laiks tās apbedīt?
28.08.1924 | Communist genocides. Georgia: August Uprising against Russian Soviet rule. Communists won. Executed 12,578, more than 20,000 deported
07.04.1930 | W ZSRR wydano zarządzenie o rozszerzeniu systemu obozów GUŁAG
15.05.1930 | Начало работ т.н. "шарашкино контор"
14.09.1932 | Дмитровлаг - один из трудовых концлагерей СССР
01.12.1934 | Savstarpējās komunistu cīņās par varu tiek nogalināts Sergejs Kirovs
Savstarpējās komunistu cīņās par varu tiek nogalināts Sergejs Kirovs. Rezultātā PSRS tiek sāktas plašas represijas
21.11.1935 | Первое присвоение звания Маршала Советского Союза
26.11.1935 | Приняты изменения УК, разрешающие смертную казнь несовершеннолетних
25.11.1935 в СССР принято Постановление ВЦИК, СНК РСФС изменяющие УК и разрешающие применение всех мер наказания, включая расстрел, к несовершеннолетним, начиная уже с 12 лет.
13.07.1937 | Izdota NKVD slepenā pavēle par nošaujamo kvotām pa PSRS reģioniem
30.07.1937 | NKVD Order No. 00447
11.08.1937 | Początek eksterminacji Polaków zamieszkujących ZSRR
Z mocy rozkazu nr 00485 ludowego komisarza spraw wewnętrznych Nikołaja Jeżowa z dnia 11 sierpnia 1937 roku rozpoczęła się eksterminacja Polaków zamieszkujących Związek Sowiecki. Czystka etniczna, o której mało się mówi.
21.08.1937 | Padomju Savienībā tiek iznīcināti Polijas kompartijas līderi un biedri
11.11.1938 | Podpisano tajne porozumienie między NKWD i Gestapo
23.08.1939 | Tiek parakstīts Eiropas "kreiso"- nacionālsociālistu un komunistu pakts ar tā slepenajiem pielikumiem par Eiropas pārdali
Tiek parakstīts Nacistu—Komunistu pakts
17.09.1939 | Otrais Pasaules karš. Nepilnu mēnesi pēc nacionālsociālistu-komunistu līguma noslēgšanas Vācijas sabiedrotais- PSRS - iebrūk Polijā
Otrais pasaules karš bija lielākais bruņotais konflikts cilvēces vēsturē, un tajā iesaistījās lielākā daļa pasaules valstu visos kontinentos. Karu uzsāka divu sabiedroto- Vācijas un PSRS saskaņots uzbrukums Polijai. Karš notika no 1939. gada 1. septembra līdz 1945. gada 14. septembrim un prasīja 70 miljonus civiliedzīvotāju un militārpersonu dzīvību. Kara rezultātā tika mainītas pasaules valstu robežas un okupētas daudzas teritorijas līdz pat 1991. gadam. Daļa no teritorijām, kā Prūsija, Piedņestra, Abhāzija, Tiva, Kuriļu salas, Karēlija ir Krievijas okupētas joprojām.
19.09.1939 | Ostaškovas koncentrācijas nometne poļu karagūstekņiem
Ostaškovas nometne – koncentrācijas nometne, kur bija ieslodzīti poļu karagūstekņi. Atradās Nilo- Stolobenskas tuksneša teritorijā netālu no Ostaškovas pilsētas Krievijas federācijā. Nometnē tika turēti 4 700 poļu žandarmi, policisti un citu amatu pārstāvji. Viņi visi tika nošauti 1940. gada aprīlī – maijā.
18.10.1939 | Spotkanie Stalina i Hitlera we Lwowie
15.11.1939 | W Kozielsku utworzono obóz koncentracyjny dla polskich jeńców wojennych
19 września ludowy komisarz spraw wewnêtrznych Ławrentij Beria wydał rozkaz nr 0308, zgodnie z którym utworzono Zarząd NKWD ZSRR do Spraw Jeńców Wojennych (UPW – Uprawlenije po Diełam Wojennoplennych). Tym samym rozkazem polecono zorganizowanie ośmiu obozów jenieckich – ostaszkowskiego, juchnowskiego, kozielskiego, putywelskiego, kozielszczańskiego, starobielskiego, jużskiego i orańskiego. Tak zwaną obsługę operacyjno-czekistowską jeńców wojennych zajmował się Wydział Specjalny NKWD ZSRR. Do 23 września w Zarządzie ds. Jeńców został opracowany regulamin obozu dla jeńców wojennych. Przejściowo jeńcy byli gromadzeni w obozach rozdzielczych i 138 punktach odbiorczych, skąd następnie przekazywano ich do wyżej wymienionych obozów.
10.02.1940 | Deportation of Poles from Soviet occupied Polish territories
On 10th February 1940 the machinery of terror and national genocide started in territories of Poland, occupied by Soviet Union
03.04.1940 | Start of Katyn massacre
The Katyn massacre, also known as the Katyn Forest massacre (Polish: zbrodnia katyńska, mord katyński, 'Katyń crime'; Russian: Катынский расстрел Katynskij ra'sstrel 'Katyn shooting'), was a mass execution of Polish nationals carried out by the People's Commissariat for Internal Affairs (NKVD), the Soviet secret police, in April and May 1940. The massacre was prompted by NKVD chief Lavrentiy Beria's proposal to execute all captive members of the Polish Officer Corps, dated 5 March 1940. This official document was approved and signed by the Soviet Politburo, including its leader, Joseph Stalin. The number of victims is estimated at about 22,000, with 21,768 being a lower limit.[1] The victims were murdered in the Katyn Forest in Russia, the Kalinin and Kharkiv prisons and elsewhere. Of the total killed, about 8,000 were officers taken prisoner during the 1939 Soviet invasion of Poland, another 6,000 were police officers, and the rest were arrested Polish intelligentsia the Soviets deemed to be "intelligence agents, gendarmes, landowners, saboteurs, factory owners, lawyers, officials and priests".
05.08.1940 | Ar PSRS APP dekrētu tiek izveidota Latvijas PSR - Latvija tika inkorporēta PSRS sastāvā
12.06.1941 | Soviet genocide actions. Moldova June deportations. 29,839 Moldova Romanians deported
16.07.1941 | В СССР восстановлен институт военных комиссаров
Институт военных комиссаров вновь был введён (восстановлен) указом Президиума ВС СССР от 16 июля 1941 года на основании решения Политбюро ЦК ВКП(б).
11.09.1941 | Medvedev Forest massacre
03.12.1941 | General Anders meets Stalin
19.04.1943 | Cекретное постановление Совнаркома от 19 апреля 1943 года об управлении контрразведки СМЕРШ
При выполнении боевых операций, а также в любых других условиях бойцы СМЕРШа не имели права уклоняться от боя ни на своей, ни на немецкой стороне.
23.02.1944 | La déportation par les Soviétiques des Tchétchènes et des Ingouches
27.02.1944 | Khaibakh massacre
08.03.1944 | Soviet genocides. Balkar operation. 37,713 persons deported
In 1944, the Soviet communist government forcibly deported almost the entire Balkar population to Kazakhstan, Kyrgyzstan and Omsk Oblast in Siberia.
11.05.1944 | The decision of deportation of Crimean Tatars
The state-organized and forcible deportation of the Crimean Tatars from the Crimean Peninsula by the Soviet Union in 1944 was ordered by Joseph Stalin as a form of collective punishment for alleged collaboration with the Nazi occupation regime in Taurida Subdistrict during 1942-1943. The event is also known as Sürgünlik in Crimean Tatar (meaning "exile")
18.05.1944 | Communist acts of genocide: Deportation of Crimean Tatars. 228,543 deported
According to order Nr. ГОКО-5859 (Постановление Государственного Комитета Обороны СССР № от 11 мая 1944), in the early morning of 18.05.1944 deportation of Crimean Tatar begun. Altogether 228,543 crimeans (including all Crimean tatars) were deported. At that time there were about 20,000 Crimean Tatars serving in Soviet army in WWII. After WWII they were forbidden to return to their homes. Even after Stalin's death, Crimea was kept as a restricted zone for Tatars, and mainly Russians were allowed to live here until 1989 (only on 14.05.1990 when re-emigration Program was established). Crimean Tatars make only 12% from Russian occupied Crimea population today
02.06.1944 | PSRS genocīds pret nekrievu tautām. Grieķu operācija-1944. Deportēti vairāk kā 15,000
22.06.1944 | PSRS genocīds pret nekrievu tautām. Pavēle N 0078-22 par visu ukraiņu izsūtīšanu no Ukrainas
09.05.1945 | 2. Pasaules kara beigas Eiropā
17.07.1945 | Soviet genocide operations against non-russians. July deportation. 6,320 Lithuanians deported
July 17 – September 3, 1945. 6,320 Lithuanian citizens deported by USSR communists to Komi ASSR, Sverdlovsk Oblast, Molotov Oblast
12.01.1948 | Убийство Соломона Михоэлса
23.05.1948 | Soviet genocide. Operation "Vesna". 40,002 lithuanian farmers deported in 48 hours
Operation Vesna (Spring) was one of series of 35 mass deportations from Lithuania during occupation. Deported persons mainly came from Lithuanin farmlands.
24.04.1949 | LPSR IeM A. Eglīša slepens ziņojums par LPSR IeM darbību 1949.gada 25.marta deportāciju akcijas laikā
07.07.1949 | The Soviet deportations from Bessarabia and Northern Bukovina
29.08.1949 | Der erste Test Sowjetisches Atombomben
12.08.1952 | Communist crimes. Jewish operation. JAF. Night of the Murdered Poets
holocaust, antisemitism
13.01.1953 | Communist crimes: the "Doctors' plot" affair
13.01.1953 | Dziennik Prawda poinformował o wykryciu rzekomego spisku lekarzy kremlowskich
Spisek lekarzy kremlowskich – jedna z największych prowokacji politycznych w ZSRR o kontekście antysemickim, mająca miejsce w latach 1952-1953, niezakończona wskutek śmierci jednego z głównych jej inspiratorów, Józefa Stalina. Jej głównym celem politycznym było rozpętanie powszechnego terroru i kolejnych czystek (wzorowanych na czystkach stalinowskich z lat 1936-1938) w KPZR i strukturach państwowych ZSRR.
26.05.1953 | Норильское восстание
07.09.1953 | Nikita Krushchev was elected as the first secretary of the Communist Party of the Soviet Union
05.12.1953 | Płk Józef Światło wystąpił o azyl polityczny w Berlinie Zachodnim
23.12.1953 | Rozstrzelano Ławrientija Berię i sześciu jego współpracowników
10.08.1955 | Секретный бордель высших руководителей СССР - Дело гладиаторов
14.02.1956 | XX съезд КПСС - осуждение культа личности Сталина
25.02.1956 | Nikita Khrushchev sensationally denounced Josef Stalin in a speech at a Communist Party congress in Moscow
04.04.1970 | Netālu no Magdeburgas VDK virsnieki sadedzina Hitlera mirstīgās atliekas un pelnus izkaisa upē
13.04.1990 | PSRS oficiāli atzīst NKVD vainu Katiņas masu slepkavībā
06.09.1991 | Day of Restoration of Independence of the Chechen State
01.02.2011 | Десталинизации россиского общества Караганова
14.11.2021 | Aivars Borovkovs: Runājiet ar vecākiem un vecvecākiem, kamēr viņi vēl dzīvi
“Izmantojiet laiku. Kamēr vēl iespējams – parunājiet ar saviem vecākiem un vecvecākiem. Uzziniet par notikumiem, piemēram, “Hruščova atkušni”, Atmodas laiku. Ja atrodat kādus fotoattēlus – saglabājiet tos. Jo cilvēki un lietas aiziet, pazūd. Daudziem mājās ir atmiņu krājumi, kas nevienam nav vajadzīgi. Un tomēr... tie ir vajadzīgi. Tā ir tautas atmiņa, kas jāuzkrāj,” aicina Aivars Borovkovs, jurists, fotogrāfs, dzīvnieku tiesību aizstāvis un – kopā ar kolēģi Ainaru Brūveli – pasaules kultūrvēsturiskās enciklopēdijas “timenote.info” veidotājs. Tumšajā veļu laikā – domāsim kopā.